Microfissurations au droit du raccord entre cloisons et plafond
Cet article décrit le phénomène de fissuration dans l’enduit appliqué sur des cloisons en blocs de plâtre, et ce, au droit du raccord avec le plafond. Il propose également des mesures correctives et formule quelques conseils de prévention.
Contexte et description du problème
Nous sommes dans un immeuble à appartements de plusieurs étages. Les maçonneries non portantes ont été réalisées avec des blocs de plâtre. Ces dernières sont désolidarisées de la dalle supérieure à l’aide d’une mousse expansive PU. Une bande de renfort a été incorporée dans l’enduit sur le haut de la cloison et contre le plafond.
Quelques années après la réception des travaux, des fissures horizontales sont apparues au droit du raccord entre les cloisons et le plafond.
Examen des désordres
Les cloisons intérieures présentent des microfissures horizontales quelques centimètres en dessous du plafond. Si l’enduit mural se décolle (expulsion vers l’extérieur) au voisinage de la fissure, l’enduit du plafond démontre, au contraire, une bonne adhérence. Des sondages ont permis de mettre en évidence la présence combinée d’un treillis d’angle synthétique incorporé dans l’enduit et d’un resserrage en mousse entre la cloison et le plafond.
Origine du phénomène
Ce phénomène résulte des mouvements inévitables qui surviennent dans les constructions situées de part et d’autre du joint entre la dalle et la maçonnerie non portante en blocs de plâtre. Ces mouvements sont provoqués par le retrait, le fluage et/ou le fléchissement du plancher porteur. En l’absence de désolidarisation entre la paroi et le plancher, des efforts vont être transmis à l’enduit mince appliqué plus bas et vont mener à la rupture du matériau (sous la forme d’un décollement et de fissurations).
Remèdes envisageables
Vu la stabilisation des tensions et mouvements divers dans le bâtiment, une simple réparation conforme aux prescriptions du fabricant du système de cloisonnement (voir figure 1) devrait donner satisfaction.
Si des déformations ultérieures sont à craindre, il serait prudent, à nos yeux, de maintenir un joint ouvert dans l’angle entre les enduits muraux et les enduits appliqués sur les plafonds. Ensuite, il s’agirait de colmater le joint au moyen d’un mastic souple pouvant être peint (mastic acrylique, par exemple) ou de le masquer à l’aide d’une moulure ou d’un profilé.
Mesures de prévention
Par définition, une cloison, ou maçonnerie non portante, est prévue pour ne pas supporter d’autres charges que celles liées à son propre poids. Afin d’y parvenir, le joint est généralement réalisé à partir d’un matériau compressible (mousse PU, joint souple, etc.) et posé entre la cloison et l’élément porteur adjacent pour s’assurer qu’aucune charge n’est transmise (voir NIT 271). Le risque de microfissuration peut être réduit en incorporant une bande en voile de verre dans l’enduit, et ce, à hauteur du raccord d’angle entre la cloison et le plafond. Cette opération de renforcement de l’enduit permet de réduire le risque de fissuration à cet endroit, sans l’exclure pour autant. En effet, les mouvements de la dalle ne peuvent pas toujours être absorbés intégralement par cette armature.
Si des déformations ou des mouvements importants sont toutefois à craindre, nous vous renvoyons aux solutions proposées ci-avant.
Résumé de la fiche Pathologies n° 109 de Buildwise. Seul le document original de Buildwise peut être cité en référence. Consultez également les Notes d’information technique (NIT) 199, 201 et 271, disponibles sur www.buildwise.be.