Isolation par l’intérieur de toitures inclinées : rôle clé de la sous-toiture
L’isolation par l’intérieur des toitures inclinées est souvent privilégiée dans les projets de rénovation, notamment lorsque la couverture est en bon état. Cette technique permet d’améliorer significativement la performance énergétique du bâtiment sans nécessiter une réfection complète de la toiture. Il s’agit donc d’une technique d’isolation assez économique et rapide à mettre en œuvre qui offre de bonnes performances, à condition que les aspects techniques soient respectés.
La sous-toiture : un élément clé
Avant toute intervention, il est essentiel de vérifier l’état de la toiture et de l’éventuelle sous-toiture. Les membranes en fibres synthétiques, très perméables à la vapeur, sont idéales pour réduire les risques de condensation. En revanche, d’autres matériaux, tels que les plastiques microperforés ou les papiers bitumés (moins perméables) nécessitent une attention particulière, afin d’éviter les problèmes de condensation et d’infiltration d’eau. Si ces matériaux sont en bon état, il sera nécessaire d’adapter le pare-vapeur pour limiter le risque de condensation.
En cas de sous-toiture existante, il convient d’évaluer si elle est en bon état et, dans le cas contraire, si elle est réparable ou non. En cas de doute sur la perméabilité à la vapeur de la sous-toiture, il est recommandé de poser un pare-vapeur de classe E2 (Sd,éq > 5 m) du côté chaud (intérieur) de l’isolation et de maintenir un climat intérieur de classe II (20 °C et 50 % HR). Pour ce faire, il y a lieu de ventiler correctement les locaux, Si ce n’est pas le cas, un pare-vapeur de classe E3 (Sd,éq > 25 m) est nécessaire.
En l’absence de sous-toiture et si la toiture est en bon état, il est conseillé de privilégier l’isolation du plancher des combles (voir l’article Buildwise 2024/05.04). Toutefois, si une réfection de la couverture est envisagée à court terme, il peut s’avérer pertinent d’installer une sous-toiture de substitution avant d’isoler le versant.
Choix de l’isolation et épaisseur minimale
Une résistance thermique minimale de 4,17 m².K/W (correspondant à un coefficient Umax de 0,24 W/m².K) est actuellement requise pour les bâtiments soumis à la réglementation PEB (c’est-à-dire pour les rénovations exigeant un permis). Des résistances thermiques plus élevées peuvent donner droit à des primes régionales (*). L’isolant peut être installé entre les chevrons ou les pannes, en fonction de la configuration de la charpente de toiture.
Si un isolant est déjà présent entre les chevrons, il est possible de le conserver sous certaines conditions, la première étant que son état le permette (sec, non tassé, …). On veillera en outre à ne pas placer un isolant moins perméable à la vapeur à l’extérieur d’un isolant plus perméable, sauf si l’isolant extérieur possède une résistance thermique au moins 1,5 fois supérieure à celle de l’isolant intérieur.
Cet article a été rédigé dans le cadre du projet RENO+ porté par Buildwise, Embuild et Greenwin et subsidié par la Wallonie.
Résumé d’un article paru en p. 12-13 du Buildwise Magazine 2024/5. Seul l’article original de Buildwise peut être cité en référence.
(*) Au moment de publier cet article, les valeurs suivantes sont demandées par les Régions pour bénéficier de primes :
• en Région de Bruxelles-Capitale : Rmin = 4 m².K/W en négligeant l’isolation existante
• en Flandre : Rmin = 4,5 m².K/W en tenant compte de l’isolation existante
• en Wallonie : Rmin = 5 m².K/W en négligeant l’isolation existante.