Nouveaux Contrats de Quartier durable

Les communes d'Anderlecht et de Saint-Gilles ont vu leur dossier approuvé dans le cadre de la sixième série consacrée aux CQD (2015-2019/2021). En décembre 2014, le Gouvernement avait sélectionné les candidatures «Biestebroeck» pour Anderlecht et «Parvis ' Morichar» pour Saint-Gilles. Après dix mois d'un travail soutenu sur le diagnostic du quartier, des priorités ont été dégagées et les communes ont livré leur programme. Elles disposent de quatre années pour mener à bien l'ensemble des opérations immobilières, d'espaces publics, socio-économiques et de participation qu'elles ont imaginées.

Le programme anderlechtois est principalement centré sur 4 pôles. Le quartier «Bronze» d'abord, concentre près de 35% du budget disponible afin d'y créer une crèche, une extension de la Maison des Artistes et des espaces publics. Mais ce projet est surtout dominé par la volonté de reconnecter ce quartier avec les berges du canal, permettant de la sorte de relier la rue Wayez au canal de Charleroi via le rue du Bronze, via la création d'une véritable liaison entre ces quartiers et le développement d'une perspective urbaine cohérente. L'autre grand pôle de développement concerne le quartier «Ysewyn» avec la création d'un espace vert partagé. Enfin, les quartiers «Rauter» et «Wayez» verront aussi leur cadre de vie s'améliorer. Sans oublier une dizaine d'opérations socio-économiques, notamment centrées sur l'insertion socio-professionnelle, qui bénéficieront d'un budget de plus de 2 millions d'euros.

De son côté, Saint-Gilles a concentré ses opérations sur l'axe Parvis de Saint-Gilles - Place Morichar. Au programme, trois grands pôles: la promenade saint-gilloise, soit une liaison douce depuis le bas de Saint-Gilles jusqu'à la place Van Meenen comprenant des opérations d'espace public diversifiées (maillages vert, bleu, ludique,') et la création de logements et d'infrastructures; des interventions sur et autour de la place Marie Janson et enfin, des interventions tant sur l'espace public que socio-économiques, commerciales et de redéveloppement de logements autour des axes commerciaux «Waterloo ' Fort». Les enfants ne seront pas oubliés puisqu'ils auront la possibilité de développer leur propre «mini contrat de quartier durable».

Mêmes principes, autres lieux

Même scénario à Ixelles et Schaerbeek où le Gouvernement bruxellois a également approuvé le lancement des études de deux nouveaux Contrats de Quartier durable. Il s'agit du périmètre «Athénée» à Ixelles et du dossier «Pogge» à Schaerbeek.

Le premier couvre un périmètre relativement large, allant de la rue du Trône au nord jusqu'à la pelouse «Vivaqua» au sud. Le dossier met en avant plusieurs axes intéressants: la nécessité d'augmenter la reconnexion du quartier par des interventions sur les «barrières infranchissables», la question des articulations défaillantes entre les différents quartiers du haut d'Ixelles et le quartier européen, ainsi que des interventions autour de 2 axes (N-E et S-O). La problématique du manque d'espaces publics de qualité et de lieux de loisirs pour les jeunes a également été étudiée. Un travail particulier pourrait notamment avoir lieu sur l'îlot «Rabelais», actuellement sous-occupé. La commune consacrera aussi une partie des moyens à l'amélioration de la qualité de l'habitat et de l'accessibilité au marché du logement pour les ménages les plus fragilisés.

La candidature de la Commune de Schaerbeek s'articule, elle, autour de la place Pogge et de la chaussée de Haecht. Les 21 îlots concernés sont totalement inclus dans l'Edrlr (Espace de Développement Renforcé du Logement et de la Rénovation). Ce quartier a déjà bénéficié par le passé d'un premier contrat de quartier (CQ Jérusalem ' 2003/2006), mais nécessite un nouveau passage permettant, pour ce quartier dense et jeune, la poursuite de la première phase de rénovation concrétisée il y a une dizaine d'années. Le dossier introduit par Schaerbeek se base sur 4 grandes thématiques: un rééquilibrage au niveau des espaces publics en faveur des riverains; une vie de quartier à relancer; des sutures urbaines et des logements sûrs et de qualité et enfin, des mises en perspective avec de grandes opérations (hors périmètre) qui profiteront aussi au quartier.

Les deux communes devront établir un diagnostic poussé et définir un programme opérationnel à soumettre au Gouvernement bruxellois pour le 31 octobre 2016 au plus tard. Elles disposeront ensuite de 4 ans pour exécuter ce programme qui comprendra des opérations aussi diversifiées que la création ou la rénovation de logements et d'équipements publics, l'aménagement d'espaces publics, des actions socio-économiques et de qualité environnementale. Mais aussi tout un volet participatif.

Parallèlement à ces études, le Gouvernement va réformer en profondeur les textes réglementaires concernant ces politiques, afin de déposer une nouvelle ordonnance «revitalisation urbaine». Ce nouveau texte, approuvé récemment en première lecture par le Gouvernement, devrait être déposé au Parlement avant les congés parlementaires 2016.

Parc et logements se dessinent Porte de Ninove

Enfin, fin décembre, le Gouvernement bruxellois s'est accordé sur les dernières adaptations qu'il souhaitait apporter au projet de réaménagement de la Porte de Ninove à la suite des desiderata exprimés par les citoyens. La première de ces adaptations consiste à avoir replacé le cheminement du tram sur la chaussée de Ninove au lieu d'un passage à travers le parc qui rétrécissait l'espace vert et portait atteinte à sa convivialité. Cette adaptation est traduite dans le permis délivré pour la rénovation des espaces publics qui devrait démarrer grâce à Beliris dans la première moitié de 2016 par des démolitions et des dépollutions. Le chantier global devrait durer deux ans.

L'autre adaptation fondamentale vise la relocalisation du projet de la Société du Logement de la Région bruxelloise (Slrb). Afin de renforcer la qualité des 107 logements sociaux à construire et de permettre un agrandissement supplémentaire du parc, ces logements seront construits sur la parcelle mise à disposition du projet par la Ville de Bruxelles au niveau de l'îlot des Arts et Métiers.

Le réaménagement de la Porte de Ninove est un des projets prioritaires car il doit redonner vie à un véritable no man's land à deux pas du centre ville. Il devrait offrir un espace vert qualitatif dans un quartier qui en est dépourvu, dessiner un nouveau quartier vert, connecté aux transports en commun et facilement accessible aux cyclistes. Parallèlement, la Région accompagne le développement du projet de Besix qui porte sur la construction d'environ 200 logements. L'ensemble des développements 'immobiliers sera inscrit dans un masterplan qui démarrera au début de 2016 et sera traduit dans des dispositions réglementaires.