En tant qu’abonné, vous avez un accès à tous les articles sur BATICHRONIQUE.be

Construction environnementale

Menuiseries extérieures en bois: le rôle des finitions

Les finitions sont très importantes pour qu'une menuiserie extérieure en bois conserve ses qualités au fil du temps. Le peintre et le menuisier le savent bien, mais il n'est pas toujours facile de choisir le bon produit en connaissance de cause, c'est-à-dire en ayant pu comparer les performances techniques des diverses finitions qu'on trouve sur le marché. Le CSTC, le CTIB, le CoRI et l'UGent ont récemment mené des recherches sur cette question; celles-ci ne sont pas terminées, mais leurs premiers résultats sont déjà connus et contredisent un certain nombre d'idées reçues. Ils ouvrent aussi quelques pistes intéressantes pour une classification future des finitions en fonction de leur durabilité.

Menuiseries extérieures en bois: le rôle des finitions

Les performances de cinq lasures destinées à être appliquées sur site, sur des menuiseries en bois, ont été comparées par le CSTC. Il s'agissait de finitions en phase solvant et en phase aqueuse. Plusieurs dis­posaient d'un marquage environnemental (Ecolabel). Le CTIB, le CoRI et l'UGent, quant à eux, ont évalué les performances de douze systèmes de finition destinés à être appliqués en atelier. Ceux-ci étaient majoritairement en phase aqueuse, à l'exception de certains primaires en phase solvant.

Les finitions sélectionnées étaient consti­tuées de liants généralement utilisés pour des peintures, des vernis ou des lasures destinés aux menuiseries extérieures: acryliques, alkydes-acryliques, acryliques-uréthanes et alkydes.

Les finitions ont été appliquées sur différentes essences de bois utilisées sur le marché belge. Leurs performances ont été caractérisées selon les normes de la série NBN EN 927. Des caractéristiques liées à l'aspect et certaines performances techniques, comme la perméabilité à l'eau, ont été évaluées avant et après vieil­lissement artificiel et naturel. Les variations d'épaisseur ont également été enregistrées.

Impact du bois

Les résultats révèlent que la perméabilité à l'eau de la finition est modifiée par la capacité d'absorption initiale du bois. Une finition sera d'autant moins perméable à l'eau que le bois qu'elle recouvre «boit» moins, avec une capacité d'absorption moindre, comme l'afzélia ou le merbau. On observe une perméabilité de la finition qui peut être jusqu'à 20 % supérieure si le bois qu'elle recouvre a au contraire une capacité d'absorption plus importante, comme le chêne ou le mélèze. En toute logique, ce phénomène devrait être atténué avec des finitions plus étanches à l'eau. Pour celles qui le sont moins, le comportement hydrique des menui­series restera conditionné par l'association bois/finition.

Performances des finitions en phase aqueuse

Contrairement aux idées reçues, les études menées ont révélé que les finitions en phase aqueuse pouvaient présenter des perfor­mances élevées et similaires à celles des produits en phase solvant. On trouve égale­ment des finitions disposant d'un Ecolabel parmi les produits les plus performants, ce qui démontre que la prise en compte d'as­pects écologiques n'est en rien synonyme d'altération des performances techniques.

Toutes les finitions en phase aqueuse n'ont, bien évidemment, pas montré les mêmes niveaux de performances. Concernant plus par­ticulièrement les acryliques, le CoRI a observé que la dégradation chimique de ces liants était souvent due à la présence de styrène dans la formulation de la peinture. Dans cette famille, il faudrait donc privilégier les liants exempts de styrène ou en contenant le moins possible.

D'une façon générale, l'identification des produits les plus performants reste difficile sans essai préalable. Elle l'est d'autant plus pour les entrepreneurs que les données mentionnées sur les fiches techniques sont habituellement très limitées.

Durabilité des finitions

On pourrait considérer qu'une finition plus épaisse gardera plus longtemps ses performances. Les études effec­tuées révèlent que l'épaisseur n'est pas le seul paramètre à prendre en compte et qu'une finition plus épaisse n'est donc pas nécessairement plus résistante.

En revanche, les mesures réalisées au cours des cycles de vieillissement artificiel montrent que la durabilité est caractérisée par la vitesse de diminution d'épaisseur - autrement dit l'érosion. Sur la base de ce critère, quatre catégories de finitions ont pu être distinguées :

1. le groupe 1, caractérisé par une faible érosion apparaissant principalement au début de l'essai;

2. le groupe 2, pour lequel l'érosion est faible, mais se produit de façon constante tout au long du test;

3. le groupe 3, qui présente une altération progressive de la finition conduisant à une érosion importante;

4. le groupe 4, pour lequel une érosion impor­tante et rapide apparaît dès le début du vieil­lissement et se poursuit au cours de l'essai.

Ces résultats doivent encore être complétés, notamment en les mettant en regard d'un vieillissement plus naturel, qui permettrait de chiffrer la durabilité dans le temps d'une finition en fonction du nombre d'années qu'elle aura tenu.

A terme, les quatre catégories définies ci-avant pourraient cependant être reprises sur les fiches techniques des finitions, ce qui permettrait de faciliter leur sélection en fonction de la durabilité recherchée et de la périodicité d'entretien souhaitée.

Référence

Le texte qui précède est une reprise, légèrement simplifiée, d'un article paru en page 12 du CSTC-Contact 2015/02 sous l'égide du Comité Technique «Menuiserie». Seul ce texte original, co-signé par E. Cailleux (CSTC), I. Wuijtens et H. Coppens (CTIB), H. Dedeurwaerder (CoRI), ainsi que par I. De Windt et J. Van Acker (U Gent), peut être cité en référence.

Newsletter

Recevez notre newsletter et soyez au courant des dernières actualités

La veille des projets