Le soleil et le vent: des produits d'avenir
Selon un rapport de l'Irena, l'Agence internationale de l'énergie renouvelable, le coût de l'éolien et du solaire est en chute libre et devrait encore diminuer d'ici 2025. Ces prévisions à la baisse s'expliquent notamment par les améliorations technologiques des installations.
La biomasse, l'hydroélectricité, la géothermie, l'éolien terrestre? Toutes ces sources d'énergie peuvent désormais en fournir de manière compétitive par rapport à celle issue de la production des combustibles fossiles. Cependant, c'est la croissance constatée pour le solaire et l'éolien qui a permis à la capacité de production renouvelable d'atteindre des records (148 GW supplémentaires en 2015).
L'une des raisons en est le coût de production de ces technologies, lequel a fondu comme neige? au soleil. Et ce n?est pas fini.
Par rapport à 2015, les coûts de l'énergie solaire photovoltaïque devraient diminuer de 59% en 2025. Une baisse est également prévue du côté de l'éolien en mer (-35 %) et de l'éolien terrestre (-26 %).
Selon l'Irena, ces réductions attendues seront dues à plusieurs facteurs: aux économies d'échelle, à la concurrence accrue entre les fournisseurs et aux progrès technologiques incessants. Ces derniers sont indispensables puisqu?ils permettront de réduire les frais d'installation et d'augmenter les facteurs de capacité, c'est-à-dire le rapport entre l'énergie effectivement produite sur une période et celle qu?aurait produite l'installation durant cette même période si elle avait fonctionné à sa puissance nominale.
Par ailleurs, les différentes politiques de soutien menées par les pouvoirs publics et des investisseurs privés sont particulièrement propices au développement de l'éolien onshore qui est devenu l'une des options les plus rentables.
Si les éoliennes offshore et les centrales solaires à concentration (CSP) ont encore devant elles une belle marge de progression en termes de déploiement, elles n?en ont pas moins déjà conquis certains marchés. À noter que le système des CSP (également appelé hélio-thermodynamisme) consiste en une centrale qui concentre les rayons du soleil à l'aide de miroirs afin de produire de l'électricité. À la différence du système photovoltaïque, elle est capable d'en générer même une fois le soleil couché en stockant du fluide dans des réservoirs et en extrayant ensuite sa chaleur. Avant 2025, le prix de l'électricité pour l'énergie solaire concentrée pourrait diminuer de 43% selon la technologie utilisée.
Une tendance en faveur de la transition énergétique
Depuis 2009, les prix des installations solaires photovoltaïques et des turbines éoliennes ont chuté respectivement d'environ 80% pour les unes et de 30 à 40% pour les autres.
Cette réduction linéaire des coûts des énergies solaire et éolienne, devraient avoir comme conséquence d'inciter les pays à accélérer leur transition énergétique. C'est en tout cas ce que pense Adnan Z. Amin, directeur général de l'Irena.
«Ce rapport montre que les prix vont continuer de chuter grâce aux différentes technologies. Le solaire et l'éolien s'imposent déjà comme les nouvelles sources d'énergie les plus économiques sur le marché de l'énergie dans le monde. Cette nouvelle réduction des coûts ne fera qu?accroître cette tendance et renforcera la tendance inéluctable du passage des énergies fossiles aux énergies renouvelables alors qu?auparavant, le coût était l'un des principaux freins à la transition des énergies fossiles vers les sources d'énergies renouvelables.» Il rappelle toutefois que «la baisse des coûts dépendra du cadre réglementaire mis en place de par le monde pour accompagner ou non ce mouvement.» Plus précisément, elle sera, entre autres, influencée par les coûts des systèmes (onduleurs, génie civil avec la conception et la réalisation des infrastructures'), les technologies d'innovation et les coûts de maintenance. Autrement dit, les pays doivent mettre en place des politiques visant à réduire les frais liés à ces différents domaines. Si les états prennent le pli de la transition énergétique ? ce à quoi ils se sont engagés lors de la dernière conférence sur le climat, à Paris ? «la quantité d'électricité générée par les panneaux solaires pourrait sextupler d'ici 2030 tandis que le coût de production chutera pour concurrencer le gaz naturel et le charbon de bois», estime L'Irena. Les installations solaires utilisant la technologie photovoltaïque pourrait compter pour 8 à 13% de l'énergie globale produite en 2030 comparés aux 1,2% recensés fin 2015.