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Construction environnementale

Le port de Bruxelles met à l’eau des radeaux végétalisés

Dans le cadre d’un projet pilote, le Port de Bruxelles et Bruxelles Environnement ont mis à l’eau les premiers radeaux végétalisés dans l’avant-port de Bruxelles. Fabriqués par la société britannique Biomatrix et assemblés en France par Ecocean, ces radeaux se veulent des refuges pour la faune aquatique facilitant la survie des jeunes poissons.

Port Bruxelles radeau végétalisé 3
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Ces radeaux flottants végétalisés contribueront à favoriser la biodiversité du canal en créant de nouveaux habitats pour les poissons, les amphibiens, les oiseaux, les insectes et les plantes. 

Partie immergée et émergée 

Une société britannique, une autre française. Mais n’y avait-il pas d’entreprises belges compétentes dans ce domaine? «Si, bien sûr. Mais ce contrat était soumis aux lois des marchés publics. Et nous nous sommes conformés aux cahiers des charges de ce marché pour désigner les sociétés en charge de ce projet. L’entreprise belge qui concourrait ne répondait tout simplement pas aux conditions fixées pour remporter ce marché» déclare Sylvain Godfroid, coordinateur communication du port de Bruxelles.
On repassera donc sur l’aspect de la production de proximité. Cependant, la fabrication de ces radeaux respecte un certain nombre de critères liés à la durabilité et à la réutilisation de matériaux. «Des canalisations d’eau potables utilisées précédemment sont récupérées. Elles sont recyclées comme flotteurs en polyéthylène à haute densité (HDPE) qui sont ensuite électro-soudés. Le résultat est assemblé avec de la fibre de coco, des agrafes et de l’acier inoxydable» explique Etienne Abadie, chargé du développement des projets en Europe du Nord et de l'export chez Ecocean. 

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En plus de la partie émergée garnie de plantes de milieu humide intéressantes pour les insectes, des cages immergées Biohut, fabriquées par Ecocéan à partir de matériaux recyclables et recyclés, fourniront des abris à la faune aquatique et augmenteront les chances de survie des jeunes poissons. Elles leur offriront également une protection contre les prédateurs, mais aussi une source de nourriture nécessaire à la poursuite de leur développement. «Ces cages sont dotées d’une structure métallique résistante à la corrosion. Elles sont également faites de fibres de coco et de coquilles d’huitres. Ces dernières viennent du sud de la France et sont habituellement considérées comme des déchets. Ce procédé permet donc la réutilisation de déchets marins qui sont réintroduits dans leur milieu naturel» déclare Etienne Abadie. 

Phase de test

En une semaine, 7 modules de 224 m² au total, créés à partir de fibres de coco et recouverts d’une quinzaine de plantes par m² couplés à une vingtaine de cages immergées, seront installés le long du ponton visiteurs du Bruxelles Royal Yacht Club, pour un coût de 170.000€. Si cette première phase test d’une année s’avère concluante, elle pourra mener à l’installation de 440 m² supplémentaires. «Le facilitateur nature de Bruxelles Environnement a réalisé l’étude de faisabilité nécessaire à la concrétisation du projet. Celle-ci portait notamment sur les sites envisageables, le type d’ilots à installer, ceci en tenant compte des remous provoqués par le passage des bateaux, de la largeur et profondeur du canal, de la présence de déversoirs ou encore des espèces animales évoluant sur ces sites.  Il s’agit d’un projet phare du partenariat entre Bruxelles Environnement et le Port de Bruxelles établi dans le cadre du Plan régional Nature. Associé à d’autres actions telles que la végétalisation des berges ou l’accueil de la biodiversité dans les zones adjacentes,  il contribue à développer la nature près du canal» déclare Etienne Aulotte, responsable du département développement Nature de Bruxelles Environnement.

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Entretien

L’entretien de ces dispositifs sera effectué par l’association Canal it up, active depuis plusieurs années déjà pour participer, en appui des actions du Port de Bruxelles, aux efforts de propreté et de verdurisation du canal. Un suivi écologique de ces radeaux sera également effectué. Des plongeurs naturalistes dresseront un bilan, un an après leur installation. Ils recenseront les espèces ayant colonisé les structures. Mais la durée de vie de ces radeaux est difficile à estimer. «Cette solution n’est développée que depuis une quinzaine d’années. Le secteur de la restauration écologique est donc récent, et nous n’en connaissons pas encore tous les secrets. Mais dans le cadre de ce projet, les structures sont garanties 10 ans» conclut Etienne Abadie.
 
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