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Construction environnementale

Durabilité tous azimuts

La World Green Building Week (Wgbw), la semaine mondiale de la construction durable, est organisée chaque année par le World Green Building Council et ses filiales locales. Le but: sensibiliser le public aux bâtiments écologiques.

Bâtiments durables - Bamboo School, Indonésie

Le World Green Building Council (WorldGBC) définit un bâtiment durable comme un bâtiment qui, dans sa conception, sa construction ou son fonctionnement, réduit ou élimine les dommages causés par le changement climatique et crée un impact positif sur l'environnement. Néanmoins, la durabilité ne se limite pas au produit final et à l'utilisation du bâtiment. En effet, l'ensemble du processus de construction doit être pris en compte pour s'assurer que des efforts sont faits pour éliminer le carbone incorporé tout au long du cycle de vie de la construction, lors de la démolition du bâtiment, voire la fabrication, le transport et le montage des matériaux.

Comme le souligne Niklas Nillroth, vice-président du «Développement durable et affaires publiques» chez Volvo CE, «développer la technologie et construire des partenariats pour réduire le carbone incorporé est notre meilleur moyen d'avancer. La durabilité ne se limite pas à la réduction du carbone, elle consiste à construire des héritages durables pour les communautés du monde entier.»

Voici 5 bâtiments considérés comme inspirants dans ce domaine.

Eco-mosquée à Cambridge, Royaume-Uni


© Wikipedia

Les architectes du bureau Marks Barfield, qui ont conçu l'emblématique London Eye, ont signé ce qui est considéré comme la première éco-mosquée du Royaume-Uni. D'un coût de 23 millions de livres sterling et financée par plus de 10.000 dons, cette mosquée peut accueillir jusqu'à 1.000 fidèles et dispose d'un parking souterrain pour 82 véhicules et 300 vélos.

Les architectes l’ont conçue comme une oasis de calme et ont estimé que les ambitions écologiques devaient être en ligne avec la foi moderne et des traditions spirituelles. Ainsi, 20 cyprès ont été ajoutés au jardin communautaire pour créer une frontière verte perméable tandis que la mosquée elle-même est naturellement éclairée toute l'année par de grandes lucarnes.
Des matériaux biosourcés ont été privilégiés et l'énergie utilisée pour alimenter le bâtiment est produite localement à partir de sources renouvelables. L’eau de pluie est récoltée pour les sanitaires et l’irrigation.

Bamboo School à Bali, Indonésie

Née de l'imagination des architecte John et Cynthia Hardy, cette école verte (photo principale de l'article) est située au cœur de la jungle et des rizières de Bali. Basée sur l'expérience technique de construction de la communauté locale balinaise, la structure de l'école est entièrement en bambou, y compris le sol, les sièges, les tables et autres équipements. L'école est essentiellement ouverte et utilise largement la lumière naturelle. Son implantation au cœur des rizières favorise l’intégration des classes dans le paysage environnant afin qu'il puisse servir d’aire de récréation pour les enfants. Le vaste campus est ainsi relié par des ponts et des toits entrelacés afin d’être en harmonie avec son environnement.

Green Towers à Nanjing, China



Avec 1 million de décès et une ardoise de 35 milliards d’euros par an, la Chine connaît un des pires niveaux de pollution de l'air au monde. Ce qui a incité l’architecte italien Stefano Boeri à concevoir une forêt verticale pour lutter contre les ravages du changement climatique. Dans cette optique, il a conçu dans la ville chinoise de Nanjing deux bâtiments durables, soit un hôtel, d’une part, un musée, un bureau et une école d'architecture, d’autre part.

On peut parler littéralement de bâtiments verts au vu de la végétation incorporée dans les façades des bâtiments. L'idée est que les plantes - plus de 1.000 arbres et 2.500 arbustes dans les deux bâtiments au total – absorberont et filtreront une partie de la pollution de l'air pour purifier ce dernier. En cas de succès, l’ensemble pourrait absorber jusqu'à 25 tonnes de dioxyde de carbone par an et produire environ 60 kg d'oxygène chaque jour. La construction de telles structures vertes dans d'autres villes chinoises, comme Chongqing, Shijiazhuang, Liuzhou, Guizhou et Shanghai, pourrait préfigurer une des facettes de la construction durable dans les centres urbains peu végétalisés.

L’opéra de Sydney, Australie



Les vieux bâtiments peuvent, eux aussi, se mettre au vert. Pour le WorldGBC, la rénovation de bâtiments existants, une approche intelligente de l'énergie et l’incitation des utilisateurs à la réutilisation et au recyclage sont souvent plus durables que la démolition/reconstruction d'un nouveau bâtiment.

L'opéra de Sydney, à la silhouette mondialement connue et classé au patrimoine mondial de l'Unesco, en est un exemple. Alliant patrimoine et durabilité, ce lieu emblématique applique un programme de recyclage complet qui a permis de faire passer son taux de recyclage de 20% en 2010 à 65% aujourd'hui. Il a par exemple remplacé les ampoules à incandescence par des leds pour éclairer ses salles et ses théâtres, ce qui a permis de réduire de 75% la consommation d'énergie. Autre exemple, les fournisseurs de l'opéra sont eux aussi impliqués. Ainsi, dans un souci de protection de l’écosystème marin voisin, les entreprises de maintenance doivent utiliser des produits de nettoyage ayant un impact minimal sur l'environnement.

L’Eco Berrini Building à São Paulo, Brésil


©Aflalo & Gasperini via CTBUH

Rendre des bâtiments écologiques dans une zone en pleine urbanisation ne coule pas de source, mais peut malgré tout offrir des opportunités. Selon l'organisation Evidence and Lessons from Latin America (ELLA), les bâtiments d’Amérique latine produisent 25% des émissions de carbone et 65% des déchets de cette région. En passant à des bâtiments écologiques, le secteur pourrait réduire de moitié la consommation d'énergie et de 39% les émissions de carbone.

La tour de bureaux Eco Berrini à São Paulo est un exemple de ce progrès durable en action. Les concepteurs de cette tour de 47.000 m2 ont pris soin, lors de sa construction, de réfléchir aux moyens d'éliminer le carbone incorporé. Pour ce faire, ils ont conçu des façades en verre à l'abri du soleil afin de réduire les besoins de climatisation et ont utilisé des matériaux de construction durables. De même, une attention particulière a été accordée à la conservation de l'eau, au traitement et la réutilisation des eaux grises et à un système intelligent de gestion des déchets. Le bâtiment de 330 millions de dollars bénéficie désormais d'une empreinte écologique plus faible, permettant d'économiser 40% d'eau et 30% d'énergie par rapport à des bâtiments commerciaux similaires.
 

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