be.circular: 1,7 million d’euros pour 26 projets d’économie circulaire à Bruxelles
Le Plan régional d’économie circulaire (Prec) porté par les ministres Céline Fremault et Didier Gosuin a été adopté par le Gouvernement bruxellois en 2016. Il prévoit un appel à projets annuel pour stimuler et développer l’économie circulaire dans la capitale. Cette 3e édition a attiré 83 dossiers. Vingt-six d’entre eux ont été retenus.
En mars 2016, le Gouvernement bruxellois adoptait son Plan régional en économie circulaire visant à encourager la transformation de l’économie linéaire (produire – consommer – jeter) en économie circulaire. Différents acteurs régionaux, communaux, privés, publics et associatifs ont été impliqués en vue de répondre à des défis transversaux. Plus précisément, le Prec se donne trois objectifs principaux: transformer les objectifs environnementaux en opportunités économiques, ancrer l’économie à Bruxelles afin de produire localement quand c’est possible et créer de l’emploi.
L’une des actions du Prec prévoit le lancement d’un appel à projets lancé conjointement par Bruxelles Economie Emploi, Bruxelles Environnement et hub.brussels. Chaque année depuis trois ans maintenant, la Région bruxelloise lance donc be.circular pour financer certains projets entrepreneuriaux respectueux de l’environnement. Cet appel sera reconduit cette année.
Dans l’intervalle, l’édition 2018 de be.circular a recueilli 83 dossiers, dont 26 ont été retenus pour leur caractère innovant et ambitieux, mais aussi pour leur crédibilité économique, car le but est bien de pérenniser la circularité des activités des entreprises. Ces projets couvrent des secteurs aussi variés que la construction, l’alimentation, le commerce, les déchets organiques, le textile, la logistique, l’événementiel,… Ils représentent un montant total de 1.764.016 euros de subsides, un investissement privé conséquent de la part des entreprises lauréates et un impact estimé en termes d’emplois de plus de 100 équivalents temps plein.
Quatre thématiques
L’appel à projets be.circular s’appuie sur 4 thématiques prioritaires: les 3 R (réparer, réutiliser, recycler), le secteur de la construction, l’alimentation et l’économie de la fonctionnalité. En 2018, une nouvelle catégorie a vu le jour: Impact + pour les projets de plus grande envergure qui nécessitent un soutien plus important.
Exemples parmi les 26 sélectionnés.
Shayp
Cette startup technologique bruxelloise s’emploie à éradiquer les fuites d’eau dans les bâtiments non résidentiels et les infrastructures publiques de manière simple, efficace, mesurable et rentable. Shayp a ainsi développé un système d’analyse des consommations d’eau économe et facile à installer.
Shayp a en outre gagné le prix Greenlab 2016, est lauréat du fonds Sen’Se 2017 et a récemment levé 360.000 euros. Près de 150.000 euros ont été investis en R&D pendant 2 ans pour arriver à une solution commercialisable.
Be Module Inside – Entrakt
Be-Module Inside est un concept innovant de mise à disposition d’espaces de travail dans des bâtiments existants. Ces espaces sont conçus et construits selon les principes de l’économie circulaire et sont commercialisés via l’économie de la fonctionnalité. Les modules sont démontables et adaptables et leurs matériaux sont issus de filières d’approvisionnement locales et durables. La plupart proviennent de déchets de matériaux de construction et de démolitions de bâtiments: quincailleries, panneaux de finition, parois vitrées, isolant. L’ossature est construite en mods, petits modules boulonnables, produits à partir de chutes de panneaux recyclés.
Projet Vandergoten
Le projet consiste à récupérer les briques d’un ancien immeuble industriel et vétuste à démolir sur le site et de les réutiliser pour les parements des façades des nouveaux immeubles de logements (7.000 m2), à l’image d’une brique de parement traditionnelle, mais en suivant les principes de l’économie circulaire.
Il s’agit ici de récupérer 2.000 m² de briques à extraire des quelque 700 m³ de briques du bâtiment existant. Le recyclage des briques est une technique éprouvée mais encore peu courante à cette échelle de projet.
Brederode II
Le projet Brederode II consiste en la rénovation d’un immeuble existant et en la démolition/reconstruction des deux derniers étages. Il accueillera des commerces au rez-de-chaussée et des bureaux aux étages. Il est prévu d’étudier la récupération et le réemploi d’une série de matériaux destinés initialement à être démolis: faux planchers sur plots (+/- 4.000 m²); faux plafonds métalliques (+/- 4.000 m²); isolation en laine minérale ensachée (+/- 4. 000 m²); dalles de tapis (+/- 4.000 m²); appareils sanitaires (+/- 60 pièces); armatures d’éclairage T5 plafond (+/- 100 pièces); cloisons vitrées (+/- 250 m²) et signalétique.
Rue de l’Est
Le chantier «15 Rue de l’Est» transforme une maison bruxelloise de 1900 en trois logements tout en respectant ses éléments patrimoniaux. Une grande partie de l’enveloppe est en assez bon état pour être préservée tandis que l’électricité, les sanitaires et le chauffage doivent être totalement renouvelés.
Lors de la phase de démolition, les maîtres d’ouvrage se sont rendus compte du nombre important d’éléments voués à la déchèterie (tomettes, planchers, éléments en marbre et en pierre bleue,…) alors qu’ils sont encore beaux, fonctionnels et récupérables. Du coup, ils sont conservés, mais le surcoût de leur mise en œuvre est un frein majeur à leur réutilisation.
be.circular offre ici l’opportunité de réfléchir à la revalorisation de ces éléments, mais également d’intégrer d’autres principes de l’économie circulaire.
Atelier Feu et Fer
Sur un site témoignant du passé industriel bruxellois, Casablanco projette de construire un nouvel atelier durable pour Feu et Fer, une association qui enseigne les méthodes artisanales de travail du métal à des fins de création et de restauration de patrimoine.
Le chantier se distingue par le réemploi de matériaux puisés sur le site; l’utilisation de matériaux de réemploi rentrant; l’application des principes de hiérarchie constructive, de démontabilité, de modularité et de flexibilité; des retombées économiques locales (insertion socio-professionnelle); une gestion intégrée de l’équipe pour piloter le chantier (entrepreneur, maître d’ouvrage et architecte) et la volonté du porteur de projet d’investir dans son capital humain afin d’intégrer à court terme les principes de circularité dans ses pratiques quotidiennes et d’y former ses ouvriers en insertion.