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Peter Müller: le bonheur est dans le bois

Acteur de longue date de l'industrie du bois, la société Peter Müller brasse plusieurs activités: de la transformation du bois brut pour en faire des éléments de clôtures, des portails équestres, piquets et autres tuteurs, au façonnage des divers éléments nécessaires à la construction d'un bâtiment à ossature bois.

Peter Müller: le bonheur est dans le bois

Si vous vous promenez sur la nouvelle portion du RAVeL entre Waimes et Saint-Vith, tout à l'est de la province de Liège, vous y verrez le long du parcours, sur un bon kilomètre, des piquets de clôture griffés Peter Müller. C'est en effet l'une des activités de cette entreprise. Et chronologiquement la première.

Après avoir, tout comme son père avant lui, travaillé pour une société d'exploitation forestière, Peter Müller décide de s'installer à son compte. En 1971, il se lance donc dans la production de clôtures en bois. La fabrication de piquets débute modestement à Möderscheid, un petit village de la commune d'Amblève, dans la partie germanophone du pays. Le site de production est alors une petite grange et le premier investissement part dans une machine qui permet d'écorcer le bois avant son imprégnation. Comme l'imprégnation du bois se faisait à Liège et que les délais de livraison semblaient fort longs au néo-entrepreneur, celui-ci décide de construire son propre site d'imprégnation à Möderscheid. Et les commandes suivent. Au point que, pour répondre à la demande, la société doit déjà s'agrandir. En 1975, une deuxième ligne  d'écorçage est donc installée. Au cours de la décennie suivante, l'entreprise connaît une croissance linéaire et ne cesse d'investir dans la modernisation de son outil de production: construction d'un nouvel atelier équipé d'un pont roulant et troisième ligne d'écorçage en 1980, construction de deux séchoirs et d'une nouvelle installation d'imprégnation en 1984, implantation d'une ligne de fraisage en vue de répondre à la demande croissante en bois cylindrique en 1985 et, last but not least, nouvelle extension pour l'installation d'un site destiné au tri du bois brut en 1990. Cette même année, les lignes d'écorçage sont automatisées et désormais alimentées plus rapidement par des bandes portantes transversales.

Eloge de la diversification

«L'activité se portait vraiment très bien, nous exportions plus de la moitié de nos tuteurs et éléments de clôtures un peu partout en Europe ' ce qui est d'ailleurs toujours le cas ' à destination des revendeurs professionnels dans le domaine phytosanitaire et l'agriculture, et tout le monde saluait la qualité de nos produits. Mais il y avait juste un léger bémol: il s'agit d'une activité fortement saisonnière qui s'étend surtout de mars à mai, période au cours de laquelle nous réalisions plus de la moitié de notre chiffre d'affaires. Il y avait également une petite partie d'activité en été, mais pendant près de la moitié de l'année, la demande se tarissait», explique Gilbert Leyens, un ancien cadre de l'entreprise qui, en janvier 2009, avec un de ses collègues, Kurt Faymonville, a repris les rênes de la société.

C'est pourquoi, en 1996, l'entreprise se lance dans le montage et le placement de clôtures pour chevaux, une activité qui offre l'avantage de ne pas connaître de morte saison. Quant à la clientèle, elle est essentiellement constituée de haras mais également de cavaliers émérites comme Grégory Wathelet, le n°1 belge de saut d'obstacles, qui fait également appel à Peter Müller pour ses clôtures. Car ne s'improvise pas fabricant de clôtures équestres qui veut. «Comme nous maîtrisons toute la chaîne de A à Z, du choix des essences au produit fini, nous pouvons garantir une qualité optimale sur la durée», souligne Gilbert Leyens. Une activité qui se porte bien et qui séduit également à l'étranger puisque l'entreprise exporte la moitié de sa production.

Un précurseur de la construction à ossature bois

L'avènement de l'an 2000 marque un nouveau tournant pour Peter Müller. «En 1999, au cours d'un voyage, nous avons eu l'occasion de découvrir toute la gamme des possibilités offertes par les centres d'usinage à commande numérique Hundegger qui permettent, entre autres, la fabrication des tous les éléments de structure des maisons à ossature bois, même les plus complexes. Nous avons donc fait l'acquisition d'une telle machine et, la même année, nous avons édifié notre première maison à ossature bois puis, un peu plus tard, un étage de bureaux à Barchon.»

Le début des années 2000 coïncide avec un certain engouement pour les constructions à ossature bois. Et comme le hasard fait parfois bien les choses, Peter Müller fait la rencontre d'un charpentier allemand qui peut se prévaloir d'une expérience de quinze ans dans ce domaine.

'Peter Müller peut réaliser tous les murs et cloisons indépendamment des dimensions standard des panneaux, ce qui permet de donner libre cours à son imagination.'

«Il a été séduit par notre rigueur et a donc accepté de collaborer avec l'entreprise ' il travaille d'ailleurs toujours avec nous. Son expertise nous a permis d'éviter de faire les erreurs de jeunesse que bon nombre de constructeurs qui se sont lancés à la même époque ont malheureusement commises. Par ailleurs, sur ses recommandations, nous nous sommes calqués sur les normes allemandes, bien plus exigeantes que ce qu'on pouvait attendre en Belgique où la construction bois en était encore à l'état embryonnaire.»

Dans un premier temps, l'entreprise travaille essentiellement pour des particuliers. «Mais nous avons fini par changer notre fusil d'épaule. Les maîtres d'ouvrage privés désiraient au minimum du gros œuvre fermé, voire totalement achevé alors que nous désirions juste nous en tenir au gros œuvre et fournir les éléments de construction. C'est pourquoi, notre clientèle est désormais composée à 90% de professionnels (entrepreneurs généraux ou charpentiers).» Forte d'une équipe de quatre dessinateurs et recourant en sous-traitance à des ingénieurs en stabilité spécialisés dans le calcul du bois ' «une denrée rare en Belgique'» ', Peter Müller peut réaliser tous les murs et toutes les cloisons indépendamment des dimensions standard des panneaux, ce qui permet d'imaginer les plans de sa maison et de la réaliser avec la plus grande liberté. D'autant que, dans l'intervalle, la société s'est dotée d'un nouveau centre d'usinage à commande numérique: la Hundegger K2, une machine qui permet de réaliser tous les usinages de façon entièrement automatique. Par ailleurs, Peter Müller réalise également, à la demande, des travaux de menuiserie et d'imprégnation pour des tiers.

La société compte aujourd'hui plus de 25 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de près de 5 millions d'euros et exporte ses produits dans plus de 10 pays. «Et comme la demande en produits en bois qualitatifs propres à garantir la longévité des constructions continue à augmenter, nous sommes bien armés pour répondre à cette demande.» D'autant que d'autres projets sont dans les cartons de l'entreprise, comme le développement de constructions modulaires de qualité en bois ' un segment en plein essor ' à destination des écoles, bureaux, résidences pour personnes âgées, etc.

Adie Frydman

www.petermueller.be

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