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Mastics de vitrage et de façade: choisir le bon

Comme de nombreux produits, les mastics font désormais l'objet d'une norme «produit» définie dans le cadre du RPC (Règlement «Produits de Construction»). Le marquage CE des mastics est obligatoire depuis 2014 et permet aux entreprises de construction de choisir les mastics qui leur conviennent pour ce qu'ils veulent en faire. Pour cela, il faut encore comprendre ce que signifient les codes et références utilisés. Le Comité Technique «Vitrerie» du CSTC se charge de vous l'expliquer.

Mastics de vitrage et de façade: choisir le bon

Il y a mastic et mastic'

Le marquage CE des mastics se fait selon leur utilisation. La norme de référence NBN EN 15651 (actuellement en cours de révision) est ainsi scindée en plusieurs parties selon l'application:

' partie 1: mastics pour éléments de façade (type F)

' partie 2: mastics pour vitrages (type G)

' partie 3: mastics sanitaires (type S)

' partie 4: mastics pour chemins piétonniers (type PW)

' partie 5: évaluation de la conformité et marquage.

Certains mastics reçoivent le marquage CE pour plusieurs de ces applications' et même quelquefois pour toutes à la fois!

Classification des mastics

La norme NBN EN ISO 11600 propose un classement des mastics pour bâtiments en fonction de l'application envisagée: il y a les mastics de vitrage (appelés «mastics de miroiterie» dans la norme) et les mastics destinés à d'autres usages. Chaque catégorie se compose de plusieurs classes selon l'aptitude du mastic à reprendre les déformations: classes 25, 20, 12,5 et 7,5. Le nombre indique la déformation maximale en traction et en compression, soit le pourcentage maximal de la largeur que le mastic va pouvoir reprendre tout en conservant une étanchéité suffisante' Précisons que cette classification est cohérente avec la série de normes de référence NBN EN 15651.

Nous analyserons ici les mastics de vitrage (type G) et de façade (type F). Dans ces deux catégories, les classes de déformabilité restent les mêmes (de 25 à 7,5), mais elles recouvrent des critères différents et multiples: résistance au coulage, déformation sous traction, adhésion, cohésion, '

Critères multiples

Les spécifications techniques STS 56.1 proposent une classification (utilisée notamment dans le cadre des agréments techniques ATG) pratiquement identique à celle de la NBN EN ISO 11600, si ce n'est qu'elle inclut un critère supplémentaire relatif à la résistance aux rayons ultraviolets, essentielle pour les mastics de vitrage.

La capacité de mouvement est un autre critère important pour les mastics de classe 20 ou 25 utilisés pour les vitrages. Un code spécifique à la rigidité de ces mastics, c'est-à-dire à leur module d'élasticité sécant, complète la classe. On distingue ainsi les mastics à haut module (code HM) - tels que les mastics VEC (pour vitrages extérieurs collés) - des mastics à bas module (code LM) selon qu'ils ont la capacité ou non de transmettre des efforts. Ainsi, un mastic classé ISO G 11600 25HM (selon la norme NBN EN ISO 11600) ou STS 56.1-G-25HM (selon les STS 56.1) est un mastic de vitrage («G») à haut module («HM») présentant un taux d'extension de 25 % («25»).

En façade, on peut utiliser des mastics de classe 12,5 ou 7,5. Un critère complémentaire relatif à la reprise élastique est pris en considération pour les mastics de classe 12,5. La reprise élastique est le degré de reprise des dimensions initiales après suppression des forces responsables de la déformation. Une reprise élastique à 100 % est celle d'un mastic totalement élastique, qui retrouve toutes ses dimensions après une sollicitation donnée. Une reprise élastique de 0 % est celle d'un mastic totalement plastique qui conserve entièrement sa déformation. Pour les mastics de classe 12,5, un code E est ajouté si cette reprise est supérieure ou égale à 40 % et un code P si elle y est inférieure. Ainsi, un mastic classé ISO F 11600 12,5E (selon la norme NBN EN ISO 11600) ou STS 56.1-F-12,5E (selon les STS 56.1) est un mastic de construction («F») présentant un taux d'extension de 12,5 % («12,5») et une reprise élastique supérieure ou égale à 40 % («E»).

Certains codes permettent en outre d'identifier des mastics pouvant être utilisés pour des applications particulières (par exemple, «EXT» ou «INT» pour une utilisation du côté extérieur ou intérieur des éléments de façade, «CC» pour des climats froids, '). Ainsi, un mastic classé F-EXT-INT-CC 25LM est un mastic de façade («F») pouvant être utilisé dans un climat froid («CC») en face extérieure et intérieure («EXT-INT») et de classe 25LM.

En cas d'application nécessitant des propriétés «coupe-feu», la classe de réaction au feu du mastic (conformément à la norme NBN EN 13501-1) doit également être spécifiée dans la fiche technique.

Comment faire son choix'

Tout dépend de l'utilisation que vous allez faire du mastic et des sollicitations auxquelles il pourra être soumis. Un mastic d'une certaine classe peut évidemment toujours être remplacé par un mastic d'une classe supérieure.

Dans le cas des vitrages, la Note d'Information Technique 221 du CSTC spécifie les classes de mastic en fonction de l'amplitude de leurs mouvements, de leur rigidité, de leur fonction (étanchéité ou transmission d'efforts) et du type de verre (verres clairs et autres) auquel le mastic doit adhérer (cf. premier tableau).

Attention aussi aux points suivants:

' En fonction du type d'intercalaire entrant dans la composition du verre feuilleté, les mastics (y compris le silicone neutre) peuvent parfois entraîner un phénomène de délaminage local;

' Certains mastics ne sont pas compatibles avec le joint de scellement en butyle des doubles vitrages;

' Les mastics siliconés ne sont pas compatibles avec les couches auto-nettoyantes des vitrages. Les fabricants doivent pouvoir vous fournir la liste des produits et mastics compatibles avec ce type de couches;

' Il faut aussi vérifier si le mastic utilisé est compatible avec les couches basse émissivité situées sur les faces extérieures du vitrage.

Le choix de la classe et des performances des mastics de façade peut être effectué sur la base des spécifications techniques STS 56.1 en fonction de l'usage prévu et du degré de sollicitation du joint (force du vent en fonction de la hauteur h du bâtiment, environnement agressif ou non et exposition). Le second tableau montre quel mastic choisir pour des joints situés dans une ambiance non agressive. Les STS 56.1 reprennent le même type d'informations pour les ambiances agressives.

L'ambiance d'un site rural non maritime est considérée comme étant non agressive, au contraire de celle d'un site urbain, industriel ou maritime ou d'une combinaison de ces ambiances. Un joint est considéré comme protégé s'il est en retrait de 1,2 m par rapport au nu de la façade et si cette partie protégée n'est pas supérieure à 3 m de hauteur.

Les classes mentionnées ci-avant ne permettent cependant pas de garantir la compatibilité des mastics avec les supports.

Parmi les principaux paramètres à considérer, il y a la porosité et l'imprégnation du support, l'acidité et les solvants des mastics, les produits de finition et d'entretien (peintures, vernis, laques), ' Pour éviter des problèmes d'incompatibilité entre matériaux, le mieux est toujours de consulter les notices des fabricants de mastics et, en cas de doute, de les contacter directement.

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