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L’importance de la connectivité du réseau pour un travail entièrement numérique

«Pour nous, le problème n’est pas le matériel informatique, mais plutôt la connectivité» Lorsqu’on aborde la thématique de la numérisation du secteur de la construction, la connectivité du réseau vient tôt ou tard sur le tapis. Elle est en effet élémentaire pour pouvoir travailler en mode entièrement digital – donc y compris sur le chantier. Nous avons réuni quelques experts en numérisation autour de la table – à l’initiative de Bouwkroniek/ La Chronique Orange Belgium – pour parler de transformation numérique. «Les enjeux résident dans la vitesse et une couverture locale spécifique.»

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L’existence d’un réseau performant est un élément important pour pouvoir travailler en numérique. Quelles sont vos expériences dans le domaine ?

EV : La communication prend une ampleur croissante dans notre secteur, que ce soit par téléphone ou en ligne. Sur les gros chantiers, nous allons demander des connexions Internet temporaires afin de garantir notre connectivité. Aujourd’hui, les chefs de projet peuvent boucler toute leur administration dans la cabane de chantier, alors qu’il y a quelques années, ils devaient encore passer au bureau tous les soirs.

RDS : La connectivité est très dépendante du lieu. Le câblage sous la terre ou les signaux dans les airs sont meilleurs à certains endroits qu’à d’autres. C’est très bizarre pour un utilisateur final.

D’autre part, les logiciels imposent des exigences plus lourdes. Nous nous attendons à ce que le chef de projet fasse tourner un modèle BIM de 300 MB sur son portable. Si ce n’est pas le réseau qui constitue le goulot d’étranglement, c’est la mémoire RAM ou le CPU. Beaucoup se retrouvent donc frustrés et affirment qu’il n’est pas possible de travailler sur le chantier. Cet obstacle revient souvent dans les conversations que j’entends.

HB : Tout dépend des outils que l’on utilise pour chaque tâche. Sur le chantier, nous optons plutôt pour des viewers. Ils sont plus maniables, travaillent plus vite et sont moins chers en licence. Et ils fonctionnent déjà bien sur un laptop standard.

Pour nous, le problème n’est donc pas le matériel informatique, mais bien la connectivité. Les applis ne fonctionnent pas toutes offline. Une connexion permanente est donc parfois nécessaire.

YA : Nous recourons aussi à la connexion Internet. Nous pouvons commander nos machines à distance, mais nous avons évidemment besoin d’une connexion pour ce faire. Les gains d’efficacité sont énormes lorsqu’un géomètre ne doit pas plus se déplacer physiquement sur un chantier pour introduire les données dans la machine.


Un travail entièrement mobile relève-t-il du fantasme, ou est-ce déjà la réalité ?

PDK : Nos chantiers sont déjà connectés à Internet. Lorsque je travaillais comme dessinateur sur le chantier, j’étais le seul connecté au réseau, car nous n’avions qu’une seule ligne de données. Ensuite, trois lignes supplémentaires ont été tirées et le problème était résolu. Mais il pourrait ressurgir pour les modèles 3D. Je pense que nous devons travailler aussi light que possible. Avec des viewers 2D par exemple. Le 2D ne disparaîtra jamais.

VC : Nous remarquons que la connectivité sur le chantier est un aspect jugé important par nos clients du secteur de la construction. Pour installer une ligne VDSL, il faut souvent patienter jusqu’à 7 semaines. Un retard qui peut faire énormément grimper les frais. C’est pourquoi Orange vient de mettre au point une solution sur mesure en partenariat avec une célèbre entreprise belge de construction : un routeur préconfiguré qui permet aux collaborateurs de travailler directement sur le chantier avec un signal 4G. Dès que la ligne fixe est disponible, ils passent au VDSL, tandis que la 4G reste disponible en back-up. Le tout pour un montant mensuel fixe, que le client utilise la 4G ou le VDSL. Cette solution sera bientôt implémentée sur 35 chantiers de ce client.

RC : Il y a encore du chemin à faire en matière de travail mobile. Nous travaillons par exemple dans un environnement Sharepoint. Pour certains projets, nous ne parvenions pas à l’utiliser parce qu’il fallait attendre 20 à 25 secondes pour l’ouverture d’un document. Cela peut sembler peu, mais quand vous avez 50 documents par jour à ouvrir…

Cette vitesse constitue-t-elle le plus gros défi ?

RC : Ce n’est pas le seul. Nous recherchons aussi des solutions qui permettraient de faire circuler des véhicules à distance. Nous sommes souvent limités à ce niveau par une couverture insuffisante, par exemple dans une cave ou sous la terre. Les drones sont de bons outils, mais ils ne permettent de visualiser les lieux que d’en haut ou de côté. Parfois, nous avons besoin d’examiner l’intérieur des espaces. D’où la nécessité d’élaborer une solution spécifique.

GP : Dans les puits de fondation profonds, deux possibilités techniques se présentent. Auparavant, nous donnions aux clients des cartes téléphoniques étrangères. Ils recevaient ainsi l’ensemble des différents opérateurs mobiles théoriquement possibles et arrivaient par ce biais à la meilleure couverture possible. C’est la solution la plus optimale que vous puissiez offrir.

L’alternative réside dans des technologies telles que NarrowBand IoT (NB-IoT) et le LTE-M, des variantes GSM standardisées de technologies telles que SigFox et LoRa, déployées fin 2017 par Orange en Belgique. Il s’agit de technologies adaptées aux machines fonctionnant sur les réseaux existants. Avec NarrowBand IoT – le SMS de la génération actuelle –, on peut aller jusqu’au niveau -2.

RC : Un des points faibles de LoRa est la nécessité de stimuler le capteur pour avoir du signal. En va-t-il de même pour ces technologies ?

GP : NB-IoT étant similaire au SMS, la plupart des applications sont en mode dormant. LTE-M est un mode constamment actif. Pas besoin donc de stimulation, mais en contrepartie, la batterie dure moins longtemps. Il faut chercher là un équilibre. Pour les applications qui doivent tenir 10 à 15 ans, la durée de la batterie est quelquefois l’aspect le plus important.

Quelle importance revêt la sécurité des données dans le travail numérique ?

EV : Nous installons une connexion VPN sécurisée. Je pars du principe que tout ce qui passe par ce tunnel ne peut être consulté que par nos collaborateurs.

Grâce au RGPD (le nouveau règlement européen relatif à la protection des données personnelles, ndlr), nous allons davantage réfléchir à la sécurité. La sécurisation sera encore plus poussée qu’elle ne l’est actuellement. Je pense notamment à la politique des mots de passe. Conserver tout le temps le même mot de passe n’est plus de notre temps.

VC : La sécurité des données est un aspect dont les entreprises de construction devront davantage tenir compte. Elles ont affaire à une énorme diversité : chantiers nombreux, informations disséminées, données critiques de l’entreprise disponibles sur différents appareils mobiles, … De nos jours, les firmes de construction se mettent de plus en plus au digital. Face aux réglementations de plus en plus prégnantes en matière de données et au nombre croissant de cas de cybercriminalité, la sécurisation des données intégrera de plus en plus leurs priorités. Heureusement, Orange dispose aujourd’hui de solutions simples, et surtout efficaces en la matière.

Table ronde sur la numérisation dans le secteur du bâtiment
Les opinions relayées dans cet article ont été récoltées à l’occasion d’une table ronde organisée par Bouwkroniek & La Chronique à l’initiative d’Orange. Les participants se sont entretenus de divers sujets liés à la transformation numérique.

Ont pris part à cette table ronde :
-    Yves Aertssen, co-CEO chez Aertssen (YA)
-    Hannes Bernaets, BIM Manager chez Dethier (HB)
-    Robin Collard, BIM Implementation Manager chez BAM Contractors (RC)
-    Véronique Cupers, Key Account Manager chez Orange (VC)
-    Patrick De Kinder, BIM Manager chez Van Laere (PDK)
-    Rudy De Smedt, BIM Manager chez Democo (RDS)
-    Françoise Genicot, Rédactrice en chef de La Chronique
-    Johan Lambrechts, Rédacteur en chef de Bouwkroniek
-    Gert Pauwels, IoT & M2M Sales & Marketing Manager chez Orange (GP)
-    Emmanuel Vandeweghe, IT Manager chez Willy Naessens Group (EV)

Orange Belgium
Avenue du Bourget 3
1140 Evere
business.orange.be/fr/construction

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