Le bois en tendances
Le baromètre trimestriel de l'Office économique wallon du bois est disponible. Ce reflet de l'activité au sein de la filière bois donne les tendances par sous-secteurs d'activité, des indications de conjoncture glanées auprès des professionnels wallons ainsi que divers graphiques (visibles sur le site de l'Office) utiles pour décrypter les évolutions constatées et les replacer dans un contexte plus général.
On y apprend ainsi qu'au 2e trimestre, les scieurs de feuillus wallons confirment les tendances observées en début d'année. En d'autres termes, la demande de sciages de chêne reste bien présente alors que l'offre en matière première peine à suivre. Dans ce contexte, les prix des bois demeurent logiquement soutenus.
Cette tendance se confirme chez nos voisins français où les ventes de début d'été ont enregistré des montées de prix pouvant atteindre 10% pour les chênes sur pied. Les professionnels soulignent d'ailleurs le dynamisme de la demande pour tous les produits issus du chêne sur tous les marchés. De son côté, Fordaq fait savoir que les scieurs ont procédé à des hausses tarifaires de 5 à 10% en moyenne sur les planches en un an, selon les qualités. Les ventes Onf labellisées «Transformation UE», qui visaient à contenir ces hausses de prix en limitant l'impact des exportations accrues, n'ont visiblement pas produit les effets escomptés. L'Association pour l'emploi des chênes et des feuillus (Apecf) n'avait sans doute pas tablé sur l'embellie de la transformation du chêne en France et en Europe. Les marchés sont un peu comme la nature, ils reprennent vite leurs droits'
Hêtre
En ce qui concerne le hêtre, le marché à l'exportation a perdu de la vigueur en fin de saison d'exploitation. La Chine n'a pas absorbé autant de matière que les années précédentes et bon nombre de marchands se sont retrouvés avec des volumes de grumes à écouler. La répercussion sur les prix est néanmoins légère. Cette situation peut aussi s'expliquer par une perte de qualité des bois qui sont restés plus longtemps en forêt en raison de conditions météo difficiles et de retards de débardage.
Du côté des produits, une augmentation de la demande est constatée sur des marchés plus proches que les traditionnels pays du Maghreb, notamment en France et en Espagne. En matière de connexes, les plaquettes et les sciures sont stables tant en termes de demande que de prix, maintenus par les contrats conclus avec les panneautiers et les papetiers. Pour les connexes divers, la demande et les prix sont en baisse.
Frêne et résineux
Le marché du frêne se porte bien, tant à l'achat de grumes, pour lesquelles les prix sont stables, qu'à la vente de produits. Aucune difficulté d'approvisionnement n'est à signaler pour cette essence.
Par contre, l'offre limitée en scieries de résineux s'explique par des ventes de printemps peu nombreuses et offrant de faibles volumes. Les prix pratiqués ont avoisiné les 80 euros/m3 pour les épicéas sur pied en mise à blanc, dont les volumes individuels moyens affichaient près de 2 m3. Les bois semblent nettement moins chers actuellement chez nos voisins.
Pour les petites scieries de résineux, dont la clientèle est plus axée sur les Pme et les indépendants du secteur de la construction de proximité, les conditions météo de ce printemps et du début d'été ont apporté une certaine morosité. Les retards de chantier dans la construction neuve et la rénovation ont contraint les scieries à baisser leurs prix. Les plus grosses unités enregistrent en revanche des augmentations sur tous les marchés, mais la concurrence déprime les prix de vente.
De manière générale, les scieurs résineux disposent de stocks limités et attendront en principe l'automne pour se réapprovisionner, ce qui ne manquera pas d'ajouter des tensions sur les prix. Cependant, les propriétaires ne doivent pas s'en réjouir trop vite dans la mesure où les pus gros transformateurs se tourneront inévitablement vers l'étranger (ce qu'ils font d'ailleurs déjà) pour alimenter leurs stocks. A terme, les prix sur pied aussi élevés ne pourront qu'avoir des conséquences économiques négatives.
Pâte à papier et pellets
Pour la production de pâte à papier, l'offre de bois est réellement plus importante que la demande, entraînant les prix d'approvisionnement en matière première vers le bas. Les stocks de produits finis sont importants et les producteurs manquent de visibilité sur le marché à venir. Les prix sont orientés à la baisse.
'Les marchés sont un peu comme la nature, ils reprennent vite leurs droits''
La production de pellets se caractérise, elle, par une offre en matière première qui tend à se réduire, tout en conservant un prix assez stable. La demande de pellets diminue, à l'instar des prix. Les stocks restent importants sur un marché très concurrentiel.
Parquet
En marge de son AG annuelle, la Fédération européenne du Parquet (Fep) a publié son rapport annuel 2015 qui fait état, pour la Belgique, d'une croissance de 16% de la production et de 3% de la consommation. Notre pays produit un peu moins de 500.000 m2 pour une consommation d'environ 2,2 millions de m2. Après le coup d'arrêt lié à la crise de 2008, la production repart progressivement à la hausse et différents indicateurs économiques européens laissent augurer un certain optimisme pour les années à venir.
Le parquet devient en effet un élément de choix du design intérieur et des études de marché indiquent qu'il est très prisé par les consommateurs. L'approvisionnement en matière première, et plus particulièrement en chêne, demeure la principale préoccupation des producteurs. Pour rappel, il s'agit de l'essence phare de la production européenne puisqu'elle est utilisée dans environ 78% de cette dernière.
Taxe kilométrique
Trois mois après l'entrée en vigueur de la taxe kilométrique pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes et servant au transport de marchandises, la majorité des entreprises consultées estiment que cette taxe majore leurs coûts de revient de transport de l'ordre de 5 à 8%. Les répercussions pour les entreprises sont variables, mais toutes font part de l'impossibilité de répercuter cette hausse sur la marchandise, du moins auprès de clients historiques.
'Le coût du transport pour une entreprise varie du simple au double par rapport à l'utilisation de ses propres camions.'
D'autant que les prix sont en partie dictés par des pays qui ne sont pas impactés par la taxe et qu'une bonne part des échanges se fait sur la base de prix marchandises rendues. Certaines entreprises font dès lors le choix de sous-traiter à des sociétés de transport qui optimisent leurs déplacements en ne faisant payer que l'aller, le retour étant à charge d'un autre client. Le coût du transport pour une entreprise varie alors du simple au double par rapport à l'utilisation de ses propres camions.
Construction
Au 4e trimestre de 2015, l'activité de la construction belge a crû de 1,3%, soit une progression de 3% par rapport à la même période de 2014. Sur une base annuelle, l'activité de construction a évolué de 1,9% en 2015 par rapport à 2014. Le nombre de permis pour de nouvelles habitations a diminué au 4e trimestre 2015. En rénovation, le nombre de permis a augmenté. Le volume de bâtiments non résidentiels autorisés a grimpé, de même que le nombre de permis de rénovation dans ce dernier créneau. Selon la moyenne trimestrielle, le carnet de commandes des entrepreneurs affichait du travail pour 5,48 mois au premier trimestre 2016. Il s'agit d'une légère baisse de 0,2% par rapport au dernier trimestre de 2015.