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La nouvelle caserne de pompiers nous ouvre ses portes

Une toute nouvelle caserne de pompiers vient de s'installer le long de l'E34, à Melsele (dans la commune de Beveren), parallèlement à l'Escaut. Ce bâtiment rouge-gris héberge des pompiers professionnels 24 heures sur 24 mais également les services administratifs. La caserne doit faire office de poste de commandement central de la zone de secours Waasland. Pour le financement et l'accompagnement du projet, cette zone s'est adressée à Belfius en vue d'obtenir un crédit Immo. Nous avons fait la visite de ce site «flambant neuf» en compagnie du bourgmestre de Beveren, Marc Van de Vijver, et de l'architecte Frederik Tack (AIKO – Architecten & Ingenieurs, de Maldegem).

La nouvelle caserne de pompiers nous ouvre ses portes

Hommes-orchestres

Il est encore tôt ce matin quand nous pénétrons dans le hall d'entrée moderne du bâtiment triangulaire. Du réfectoire sur notre gauche sort une interprétation de «The Ring of Fire» que ne renierait pas Johnny Cash. L'ambiance est au beau fixe chez les quelques pompiers attablés devant leur bol de céréales. Des collègues entretiennent leur condition physique dans la salle de fitness. Au cours de la phase de conception, on a voulu prévoir suffisamment d'infrastructures pour que chacun puisse exploiter utilement son temps libre pendant les pauses de 12 heures. Et pas uniquement sur le plan de la détente: on trouve ici des ateliers, un terrain d'entraînement, une fosse à huiles pour les camions, des salles d'entretien pour les masques à gaz, etc. Bref, ici, les pompiers sont de véritables hommes-orchestres.

La partie opérationnelle de ce mastodonte se trouve à l'étage du dessous. Sur la droite, un long couloir donne sur les chambrettes, les entrepôts et un placard à matelas, où chaque pompier stocke son matelas. Dès qu'on ouvre la porte d'un des débarras, l'odeur de fumée nous confirme que c'est bien là que se trouvent les casiers personnels contenant les uniformes. Un peu plus loin, nous arrivons dans le grand hall du parc automobile, où véhicules d'intervention, camions et ambulances sont dans les starting-blocks, capot tourné vers les immenses portes. Les pots d'échappement des camions sont reliés à des tuyaux noirs qui évacuent immédiatement les gaz du garage quand le chauffeur met le pied au plancher. Au milieu des véhicules se trouve le «cp-ops», un poste de commandement modulaire mobile. Depuis un peu moins d'un an, la zone dispose de ce conteneur qui fait office de quartier général sur le site d'intervention. Ses caméras et son laboratoire lui donnent une vue d'ensemble de la zone à sécuriser.

Nous préférons emprunter l'escalier plutôt que les deux mâts de descente, et nous nous rendons au premier étage, où sont installés les services administratifs, avec le secrétariat, le service du personnel et le service des achats. Les tâches qui revenaient au pouvoir communal sont désormais gérées au niveau de la zone. L'étage comprend aussi plusieurs salles de réunion et une grande salle de cours où les écoles, les entreprises et les centres de soins peuvent suivre des démonstrations de prévention incendie. En effet, «la prévention est essentielle pour éviter ne serait-ce qu'une sortie des pompiers», souligne Marc Van de Vijver.

Après une période de mise en route, la caserne est entrée en service en septembre. Pour bien isoler le bâtiment, le bureau d'architectes a employé de la pierre silico-calcaire et une isolation en résol. «Cette mousse dure présente une structure cellulaire fermée qui assure un très bon coefficient d'isolation constant. Nous avons aussi utilisé l'activation thermique du béton, une technique de réchauffement et de refroidissement d'un bâtiment. Elle est comparable à un chauffage par le sol, à ceci près que les tubulures ne sont pas intégrées directement dans la chape, mais dans la structure de la plaque de béton. Dans ce système, un champ de stockage géothermique est associé à une pompe à chaleur. Pour ce faire, une vingtaine de forages ont été réalisés afin de capter la chaleur du sol, et inversement pour refroidir le bâtiment en été. L'activation du béton est donc un bon système énergétique. Pour laisser pénétrer la chaleur, nous avons utilisé des plafonds à lamelles métalliques perforées dans les couloirs. En alternative aux plafonds surbaissés classiques, les bureaux et les salles de réunion comportent des îlots blancs suspendus isolés. Ils possèdent une fonction thermique, mais aussi acoustique et esthétique», souligne Frederik Tack.

Centre opérationnel

Depuis le 1er janvier 2015, les corps de pompiers de Beveren, Kruibeke, Sint-Gillis-Waas, Sint-Niklaas, Stekene, Temse et Waasmunster ont été regroupés au sein de la zone de secours Waasland. La construction de la caserne était absolument indispensable. Le bourgmestre de Beveren, Marc Van de Vijver est également président de la zone de secours Waasland, l'une des six zones de la province de Flandre orientale. «Un camion de pompiers doit arriver sur les lieux d'un sinistre dans les 12 minutes. À elle seule, Beveren couvre une superficie assez vaste, puisqu'elle fait 15 000 hectares. Pour la traverser du sud au nord, à Kieldrecht, il faut compter une demi-heure de route. Avant la création de la zone de secours, le territoire de Beveren n'était pas suffisamment couvert et le corps d'Anvers devait régulièrement venir prêter main-forte pour le port. La construction a donc été précédée d'une série d'études, et les pompiers ont eux aussi été consultés. En optant pour une implantation centrale le long de la voie expresse et de l'E17, les pompiers peuvent désormais arriver à destination dans les 12 minutes.»

Le centre névralgique de la caserne, ainsi que de la zone de secours Waasland, est la centrale d'appel, le cube rouge qui déborde de la façade. Dans cette salle, véritable centre opérationnel, les opérateurs ont constamment une vue d'ensemble des effectifs et du matériel sur le terrain et à l'intérieur. Grâce au système domotique KNX, il est possible, en fonction de la situation d'alerte, de définir un programme pour l'ouverture des portes, le réglage de l'intensité lumineuse, etc. On a opté autant que possible pour un éclairage LED, et ce pas se'ulement pour l'aspect écologique: par rapport à des ampoules classiques, les LED employées comme éclairage extérieur atteignent leur intensité maximale en une fraction de seconde, ce qui est essentiel lors d'une situation d'urgence.

Le système d'appel central invite les pompiers présents dans tout le bâtiment à sauter dans leurs véhicules dans les délais requis et à partir en intervention. Marc Van de Vijver: «Lorsqu'un appel est reçu, quelques secondes peuvent faire toute la différence. Nous avons donc bien réfléchi aux bandes de circulation des autopompes, de façon à ce que celles-ci ne se gênent pas lorsqu'elles se mettent en route. L'itinéraire à suivre a été lui aussi étudié avec soin, pour que les véhicules, dès l'ouverture des portes, puissent se retrouver directement sur l'E34 et les autoroutes avoisinantes.»

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