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Imtech: des effets d'une faillite

Le tribunal de Rotterdam a prononcé la faillite de la société milliardaire néerlandaise Royal Imtech. Il s'agit de la plus grosse faillite de l'histoire de l'après-guerre aux Pays-Bas. Spécialisée dans les services techniques et le génie civil, la société avait déjà sollicité un report de paiement et une protection contre les créanciers.

Imtech: des effets d'une faillite

A l'échelle mondiale, 22.000 personnes travaillent pour Imtech, dont environ 800 pour Imtech Belgium qui, selon la direction, est une société saine. Le rachat de la division belge intéresse des candidats, mais la décision en reviendra au curateur. Dans l'intervalle, quantité de fournisseurs et de sous-traitants risquent de ne plus jamais revoir les crédits qu'ils ont accordés à Imtech et qui sont impayés à ce jour. Une centaine d'entreprises craignent même pour leur survie.

'La faillite d'Imtech aura sans doute des conséquences de taille pour plusieurs grands projets en cours.'

A la mise sous presse de ce numéro, on ignorait encore l'identité de l'éventuel repreneur de la division belge de l'installateur en équipements électriques, réseaux de données, sanitaires, systèmes de chauffage et de refroidissement. L'entreprise suscite en tout cas suffisamment d'intérêt et est qualifiée de saine, même si la marge opérationnelle sur le chiffre d'affaires semble très mince. Outre Imtech Belgique, Imtech Espagne et Imtech VK/Irlande sont également en quête d'acheteurs. Le rachat d'Imtech Allemagne susciterait pour sa part un grand intérêt.

Reprises

A ce jour, trois divisions ont déjà été détachées de la société mère en faillite, dont la division scandinave Nordic et Imtech Marine. Cette dernière, qui fournit des services technologiques pour la construction navale, a été rachetée par Pon Holdings et Parcom Capital. De son côté, la société RCPT Beheer, membre du fonds d'investissement néerlandais Egeria, a repris la division Traffic & Infra. Ce département est actif dans la gestion du trafic et les conseils en matière de flux de circulation, d'aéroports, de transports publics, de ponts et d’écluses. Traffic & Infra, une des plus grosses unités d'Imtech, emploie 2.093 collaborateurs, dont 1.965 conserveront leur emploi. Traffic & Infra possède des filiales aux Pays-Bas, en Belgique (Tronchiennes), en Angleterre, au Danemark et en Pologne. Les activités belges restent en dehors de la transaction.

A ce jour, la vente et le redémarrage de ces trois divisions d'Imtech ont permis de sécuriser quelque 9.300 emplois sur les 22.000 au total, dont environ 2.300 aux Pays-Bas. La vente des trois divisions a déjà rapporté, selon les curateurs, un montant de 143 millions d'euros, destinés aux banques. Les actionnaires resteront les mains vides.

Projets

La faillite d'Imtech aura sans doute des conséquences de taille pour plusieurs grands projets en cours impliquant l'entreprise, comme la nouvelle méga-prison de Zaandam aux Pays-Bas ou la ligne nord-sud du métro amstellodamois, pour laquelle Imtech était responsable de l'installation des câbles, canaux de ventilation et canalisations pour ascenseurs et escalateurs. D'où des retards prévisibles de ces chantiers et une hausse des coûts, les maîtres d'ouvrage devant chercher des remplaçants. Pour sa part, Imtech Allemagne a réalisé d'importants travaux pour le nouvel aéroport berlinois Brandenburg, qui doit ouvrir ses portes au second semestre 2017. Initialement, son ouverture était prévue pour 2010, mais ce délai avait déjà été allongé à la suite d'une mauvaise gestion et de faits de corruption. Il risque souffrir d'un nouveau retard.

Sous-traitants

De même, des centaines de fournisseurs et de sous-traitants risquent de ne plus jamais revoir leurs crédits en souffrance chez Imtech. Une centaine de firmes craignent ainsi pour leur survie, trois quarts des sous-traitants n'étant pas couverts en cas de faillite d'un donneur d'ordres. USP Marketing Consultancy a ainsi étudié les conséquences de l'effondrement d'Imtech. Le constat est le suivant: environ 500 entreprises d'installation seront touchées en qualité de sous-traitants et près de deux tiers des sous-traitants ont actuellement une créance auprès d'Imtech. Tel que les choses se présentent, ils se retrouveront au bas de la liste pour prétendre à récupérer leur mise car les autorités, les travailleurs et les banques ont la priorité. Conscients de cette situation, un quart des installateurs concernés envisagent une plainte en dommages et intérêts et la moitié des victimes sont favorables à une action commune.

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