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Groupe Serge Ferrari: à tombeau ouvert vers les sommets

Le groupe Serge Ferrari s'est imposé comme le leader européen dans la fabrication de matériaux composites souples. Ses membranes composites sont utilisées dans l'architecture, l'industrie et dans certains produits destinés au grand public.

Groupe Serge Ferrari:  à tombeau ouvert vers les sommets

Le groupe français Serge Ferrari conçoit, fabrique et distribue des matériaux composites souples écologiques et durables sur un marché mondial estimé par la société à environ 3,1 milliards d'euros. Un secteur d'activités hautement concurrentiel donc, où, pour émerger, il faut pouvoir se démarquer. Un exercice dans lequel Serge Ferrari est passé maître et ce, dès sa création.

En 1973, Serge Ferrari quitte l'entreprise spécialisée dans les textiles techniques où il travaillait pour monter sa propre société dès l'année suivante. Son projet était de développer sa propre technologie, le Précontraint®, qui permettait de concevoir des membranes composites d'une stabilité dimensionnelle, d'une résistance et d'une pérennité inédites. Ces produits ont tout de suite intéressé le marché de l'architecture, en particulier pour la couverture des stades. Si le Précontraint séduit, il s'avère que le processus de fabrication est si particulier que, à en croire la légende, Serge Ferrari a dû dessiner lui-même les lignes de production car aucune machine au monde ne permettait de fabriquer les produits selon ce process. Un procédé de fabrication qui a bien sûr été breveté, mais pas les machines qui, elles, évoluent constamment.

«La force de notre marque est d'incarner la technologie et l'innovation; ce sont les piliers de notre succès», résume Sébastien Ferrari, fils du fondateur et Pdg de l'entreprise depuis 1992. «Nous consacrons chaque année plus de 3% de notre chiffre d’affaires à la R&D, un département qui représente également 5% de nos effectifs. Cette recherche permanente de l'innovation se matérialise à travers les nombreux brevets qui nous donnent une longueur d'avance sur la concurrence. Pour ce faire, nous pouvons également nous reposer sur nos sites industriels comme l'usine de recyclage de Ferrare en Italie. Exploitée en partenariat avec Solvay, cette unité unique au monde nous permet de valoriser nos produits en fin de vie. Nous transformons ainsi les membranes en fibres polyester ou en granulés Pvc de grande qualité.»

Outre l'usine italienne, le groupe dispose de trois sites de production (un en France et deux en Suisse) et est présent dans 80 pays via quatre filiales (Etats-Unis, Japon, Hong Kong, Brésil), cinq bureaux de représentation (Espagne, Turquie, Chine, Singapour, Dubaï) et un réseau de plus de 100 distributeurs.

Soyez tendance: habillez vos toits et façades en Serge Ferrari

Au cours des quarante dernières années, l'offre s'est bien sûr considérablement élargie. Aujourd'hui, le groupe s'adresse à trois grands marchés: l'architecture (architecture légère, protection solaire, solutions acoustiques, membranes imper-respirantes), les matériaux de spécialités pour les professionnels (qui vont des structures modulaires aux supports de communication visuelle) et le grand public (toiles composites pour mobilier extérieur, yachting').

Dans tous les cas, les produits phares sont les membranes composites souples qui, grâce à un procédé de fabrication unique, permettent d'obtenir des produits légers, faciles à installer, durables et recyclables. Quant aux secteurs les plus porteurs, il s'agit des couvertures de stades (très présent sur les grands événements mondiaux, le groupe a notamment équipé près de 80% des structures éphémères sportives lors des JO de Londres en 2012 et a encore été sollicité par les organisateurs brésiliens ' pays où il possède une filiale depuis 2012 ' pour participer à la réalisation de cinq infrastructures majeures, toitures et façades confondues), de la protection solaire (Serge Ferrari est un des leaders mondiaux du marché des stores) et du mobilier outdoor/indoor (essentiellement dans le segment des produits haut de gamme).

'L'entreprise a construit son succès autour du Précontraint®, une technologie qui permet de concevoir des membranes composites d'une stabilité dimensionnelle et d'une durabilité inédites.'

Parmi leurs clients, on peut épingler, entre autres références prestigieuses, le nouveau Grand Stade de Lyon (réalisation de la grandiose toiture du Stade des Lumières), le projet d'aquaculture Ecomerden, les dernières œuvres d'Anish Kapoor, la protection solaire des serres géantes de Garden by the Bay à Singapour, la couverture des stations aériennes du métro de Santiago de Chili, quelques-unes des plus grandes marques de mobilier outdoor ainsi qu'une façade d'un bâtiment du Fbi' Et pour montrer toute l'étendue de son savoir-faire, le groupe a ouvert, début 2015, le premier showroom de son histoire. Dans le 12e arrondissement de Paris, dans un quartier d'architectes et de designers, cet espace 144 m² permet désormais au leader européen des matériaux composites souples de présenter à ses clients les applications concrètes de ses produits.

Un acteur mondial

Aujourd'hui, Serge Ferrari affiche un chiffre d'affaires consolidé de 148,4 millions d'euros (répartis pour 40% dans les matériaux composites innovants pour l'architecture, 34% dans les matériaux composites de spécialités pour professionnels et pour 26% dans les toiles composites pour le mobilier et le yachting), dont plus de 75% est réalisé hors France. «L'international s'est rapidement imposé comme un axe de développement indispensable, car nous travaillons sur des marchés de niche assez étroits. Une stratégie à l'échelle européenne, voire mondiale, est nécessaire pour garantir une activité rentable dans chaque segment. Depuis les années 1980, nous exportons dans trois nouveaux pays chaque année. Cette vocation internationale est également à l'origine de notre entrée en Bourse en 2014 qui doit nous donner les moyens de passer de notre position de leader européen à celle de leader mondial», explique Sébastien Ferrari. L'introduction en Bourse du groupe Serge Ferrari lui a permis d'avoir accès à des moyens supplémentaires pour générer de la croissance, en renforçant notamment ses équipes commerciales au niveau européen et mondial. Ceci dit, cette entrée en Bourse impose également au groupe de respecter un business plan ambitieux. Il y a deux ans, l'entreprise a donc établi un plan de développement d'un montant global de 100 millions d'euros jusqu'en 2018: il est prévu que 40 millions d'euros soient investis dans l'outil industriel, 25 autres millions en R&D et le solde dans le développement commercial. De quoi être paré pour l'avenir. En tout cas, Sébastien Ferrari n'en doute pas: «nos matériaux légers, durables et recyclables en fin de vie sont très appréciés, en particulier sur nos marchés architecture et grand public. Et on estime que ces deux segments devraient progresser de 3 à 4 milliards d'ici 2018. Une progression qui ne tient pas compte des nouvelles applications qui permettent aujourd'hui à nos matériaux souples de concurrencer des matériaux rigides comme le bois, l'aluminium, l'acier ou le verre.»

Adie Frydman

en.sergeferrari.com

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