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EcoNation ou comment s'éclairer au naturel

Mis au point par l'entreprise belge EcoNation, spécialisée dans les solutions d'éclairage écologique destinées aux bâtiments d'entreprises commerciales et industrielles, le LightCatcher permet de générer des bénéfices durables à partir d'une ressource naturelle accessible à tous: la lumière naturelle.

EcoNation ou comment s'éclairer  au naturel

EcoNation, société créée en 2009 à Gand, a mis au point le LightCatcher, un appareil qui conduit la lumière naturelle à l'intérieur des bâtiments plutôt que de produire de la lumière artificielle. Cette lampe d'un nouveau genre réutilise le principe du puits de lumière ' un dispositif placé sur le toit capte la lumière du soleil pour la redistribuer à l'intérieur d'une structure ' tout en l'améliorant.

'En plus de proposer aux entreprises une solution qui leur permet de réaliser des économies sur leur facture d'électricité, EcoNation a mis au point un business model original.'

Constitué d'un dôme en polycarbonate, le LightCatcher possède un système de miroir intelligent qui optimise la captation de la lumière naturelle en fonction des heures de la journée. Le tout permet une redistribution de lumière intérieure maximale. Ainsi, un LightCatcher de 1,6 m² peut éclairer entre 60 et 120 m² de la surface intérieure d'un bâtiment et ceci pendant 10 heures! Une efficacité à laquelle s'ajoute une économie d'énergie électrique d'environ 70% par rapport aux systèmes d'éclairage classiques. Le LightCatcher est alimenté par un panneau solaire intégré et n'a donc pas besoin d'être connecté au réseau électrique. Si un nuage cache le soleil, le LightCatcher utilise un senseur de réglage automatique, ce qui permet à cet ingénieux dispositif de fournir une lumière naturelle vive et agréable dans n'importe quel espace intérieur, même dans des pays nuageux comme le nôtre. Et si la quantité de lumière naturelle est inférieure au minimum requis, le LightCatcher passe automatiquement en éclairage artificiel.

Cette innovation commercialisée depuis 2010 est surtout conçue pour les grands bâtiments à toit plat comme les usines, les centres de distribution et les hangars agricoles. Elle a aussi été installée dans des bâtiments dotés de vastes halls comme l'aéroport de Schipol à Amsterdam ou des centres commerciaux.

Au-delà d'avoir un impact carbone nul, cette technologie permet une meilleure régulation de la température des bâtiments, notamment lors des grandes amplitudes survenant pendant l'hiver et l'été. Un avantage non négligeable pour les conditions de travail des employés.

EcoNation affirme aussi que le LightCatcher est relativement économe en ressources. Il est en moyenne 6,6 fois plus petit que les dômes standard qui permettent à la lumière naturelle d'entrer dans les bâtiments, ce qui signifie «moins de matériaux pour plus de lumière» selon les termes du Ceo.

Un business model 

original

Si on en croit la légende, l'idée du LightCatcher est née le jour où un étudiant de Leo Goovaerts, avocat et ancien homme politique belge qui enseignait alors à la Vlerick School, une grande école de commerce située à Gand, est venu le voir pour lui expliquer qu'il était possible d'exploiter la lumière naturelle pour éclairer les couloirs d'un bâtiment et lui proposer dans la foulée une idée de dôme. De là est né un partenariat avec l'Université de Gand pour le résultat que l'on connaît. Une fois le produit développé, la société EcoNation a été créée pour en assurer la commercialisation. A ce propos, en plus de proposer aux entreprises une solution innovante et durable qui leur permet de réaliser des économies sur la facture d'électricité, EcoNation a mis au point un business model pour le moins original: l'entreprise calcule la facture d'électricité du client correspondant à l'éclairage artificiel, fournit le LightCatcher sans coût initial, puis facture le client en prélevant une part des économies faites sur l'éclairage artificiel. EcoNation est en effet capable de suivre précisément les économies réalisées car chaque LightCatcher est contrôlé à distance depuis le siège de l'entreprise à Gentbrugge. Grâce à l'interaction automatique entre le LightCatcher et l'éclairage artificiel, EcoNation sait exactement quand les lumières sont allumées ou éteintes.

Ainsi, une fois la rentabilité économique d'EcoNation assurée, elle peut investir plus facilement dans son cœur de métier: la R&D en vue de poursuivre ses innovations dans l'optimisation de la lumière du jour.

Une innovation multi-primée

Innovante, écologique, rentable, durable' Tels sont les qualificatifs dont le LightCatcher a été gratifié lors de sa présentation et qui lui ont valu de multiples récompenses. En avril 2013, il a reçu à New York le prix «New Energy Pioneers» de Bloomberg New Energy Finance. A noter qu'EcoNation était la seule entreprise européenne parmi les 10 finalistes. Début 2014, EcoNation s'est également vu décerner deux prix environnementaux à l'occasion des European Business Awards dans la catégorie «produits et services». Ce n'est pas tout puisque la firme est-flandrienne a été primée au Sommet sur le Climat de l'Onu organisé cette année-là au Pérou en tant qu'une des entreprises de technologie verte les plus prometteuses. Et un peu plus tôt, elle a été élue «Technology Pioneer 2014» au Forum économique mondial. EcoNation a également été reprise dans la liste des nominés du prestigieux Prix Zayed Energie du futur dans la catégorie «Petite et Moyenne Entreprise».

L'Onu herself a spécifiquement vanté les mérites d'EcoNation pour le Finance for Climate Friendly Investment, car l'entreprise a développé un modèle financier qui ne repose pas sur des subsides et en vertu duquel elle investit dans des économies d'énergie garanties pour ses clients.

Jeune entreprise encore, EcoNation a déjà commercialisé le LightCatcher dans une quinzaine pays et ouvert des succursales en Chine et aux Pays-Bas. Lidl, BioPlanet, Total, Samsonite, Sita, Umicore ou encore l'aéroport de Schiphol figurent parmi les clients de l'entreprise.

Pour la petite histoire, c'est Marc De Groote, nouveau président d'Agoria, la fédération de l'industrie technologique, depuis mai 2016, qui occupait le poste de Ceo d'EcoNation jusqu'à la fin de l'année dernière.

Adie Frydman

www.econation.be

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