Construction: emploi et activité en baisse, carnets de commandes en hausse

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Le Baromètre sonde aussi le moral des entrepreneurs. Il en ressort que leur appréciation de la conjoncture s'est stabilisée en juillet, mais que la confiance s'est dégradée selon la moyenne trimestrielle. La proportion d'entrepreneurs pessimistes est restée stable à 18,3%. Le taux d'entrepreneurs optimistes a baissé pour atteindre 6,3%. Le fossé entre optimistes et pessimistes s'est creusé.

Les dernières données de l'Institut des Comptes Nationaux indiquent quant à elles une baisse de 0,9% (sur une base trimestrielle) de l'activité du secteur au premier trimestre de 2015 et de 1,1% par rapport au premier trimestre de 2014.

L'emploi reste une des grandes préoccupations, d'autant qu'il a poursuivi sa chute pour arriver à 203.900 postes, soit une baisse de 0,8% au premier trimestre de 2015. En comparaison avec l'année précédente, l'emploi a baissé de 2,4%. Il s'agit donc du niveau le plus bas depuis le début de 2007.

Carnets de commandes: 5,40 mois

Selon la moyenne trimestrielle, le carnet de commandes des entrepreneurs contenait du travail pour 5,40 mois en mai-juillet, atteignant ainsi son niveau le plus haut depuis début 2014. Il s'agit d'une augmentation de 1,3%. Au cours de la période de février à avril, les carnets de commandes affichaient du travail pour 5,33 mois. La tendance est donc à la hausse.

Résidentiel: baisse pour le neuf et augmentation pour la rénovation

De février à avril, 10.045 autorisations ont été octroyées pour de nouvelles habitations, soit une baisse de 9,8% par rapport aux trois mois précédents (de novembre 2014 à janvier 2015), au cours desquels 10.912 permis avaient été délivrés. La baisse s'applique aussi bien aux

appartements (5.814 unités) qu'aux habitations unifamiliales (4.200 unités) qui reculent respectivement de 10,3% et 9%.

Pour ce qui concerne les rénovations de logements, le nombre d'autorisations a augmenté de 6,2% de février à avril avec 8.369 permis accordés. C'est surtout le mois de mars qui a contribué à cette augmentation, avec 3.381 autorisations enregistrées. Durant les trois mois précédents, 7.878 permis avaient été octroyés. La tendance est également à la hausse.

Non-résidentiel: augmentation pour le neuf et pour la rénovation

Toujours au cours de la même période, le volume de nouveaux bâtiments autorisés a atteint 11,3 millions de m3. Il s'agit d'une augmentation de 43,1% comparée aux trois mois précédents. Cette forte hausse est due à un volume accru de grands bâtiments industriels dans les arrondissements de Malines, d'Anvers, de Maaseik et à une autorisation pour un nouveau bâtiment destiné à la transformation de la viande dans l'arrondissement de Hal-Vilvorde.

Quant au nombre de permis visant les nouveaux bâtiments non résidentiels, il a également augmenté de 12,1%, passant de 1.007 à 1.128 unités. La tendance est positive en ce qui concerne le volume autorisé et négative pour ce qui est du nombre de nouveaux bâtiments.

En rénovation non résidentielle, 1.272 autorisations ont été délivrées de février à avril, soit une hausse de 7,3% par rapport aux trois mois précédents. La tendance pour la rénovation de bâtiments non résidentiels est positive.

Faillites: +4,6%

Au deuxième trimestre de 2015 (avril-juin), 493 entreprises de construction ont été contraintes de déposer leur bilan. Il s'agit d'une progression de 4,6% par rapport au trimestre précédent, mais d'un léger recul de 0,6% en comparaison avec l'année précédente. Le nombre de faillites reste toutefois élevé et la tendance est haussière.

Dans un tel contexte, Robert de Mûelenaere, administrateur délégué de la Confédération Construction, ne cache pas son inquiétude, «il y a déjà longtemps que nous nous inquiétons de l'évolution de l'emploi dans la construction. Depuis fin 2011, 17.000 emplois ont été perdus. Et il me faut malheureusement annoncer que la création d'emplois de la construction entre 2007 et 2011 a aujourd'hui complètement disparu. L'évolution des carnets de commandes me donne de l'espoir, mais la concurrence des entreprises étrangères reste forte. Des mesures spécifiques sont par conséquent nécessaires pour notre secteur en vue d'une véritable reprise et d'embauches supplémentaires». Pour rappel, la Confédération Construction demande une baisse spécifique des charges de 6 euros par heure pour les entreprises du secteur.