Broers Bois ou la vie au grand air

Notre rythme de vie toujours plus trépidant, le stress inhérent à la conjoncture socio-économique nous pousseraient ainsi à rechercher un endroit intime, au c'ur de la verdure. Le cocooning. Sans oublier que, la conjoncture internationale étant ce qu'elle est, de très nombreuses personnes préfèrent faire l'impasse sur des vacances à l'étranger, en lieu et place de quoi, elles aménagent leur jardin pour en faire un véritable lieu de villégiature estivale.

'Avec quasiment un produit sur deux faisant l'objet d'une demande de personnalisation, le sur mesure est une tendance lourde du marché en matière d'aménagement extérieur.'

Malgré la crise, les entreprises spécialisées disposent donc de carnets de commandes bien remplis. Broers Bois est l'une de ces sociétés. Créée en 1972 par Michel Broers, elle a été reprise cette année par Emmanuel Heine, qui y travaillait depuis 25 ans déjà, associé pour l'occasion avec Fabrice Landeloos, lequel, fort de plusieurs années d'expérience en tant que commercial (BtoC et BtoB), en assure la direction commerciale. Broers Bois emploie six personnes, dont cinq menuisiers pour la production sous la direction d'Emmanuel Heine. Implantée à Burdinne, en Province de Namur, l'entreprise est aujourd'hui un des leaders du secteur. Forte d'un savoir-faire qui a largement fait ses preuves, elle exporte environ 40% de sa production vers la France via un réseau de revendeurs.

Une gamme complète et sur mesure

L'entreprise namuroise, spécialisée dans le bois d'extérieur, propose une quarantaine de produits dans sa gamme: abris de jardin, garages et carports, pergolas, piscines, terrasses, mobilier et jeux d'extérieur, portails et clôtures, boxes pour chevaux, etc. «Hormis les articles qui figurent dans notre catalogue, nous faisons régulièrement du sur mesure. D'ailleurs, avec quasiment un produit sur deux faisant l'objet d'une demande de personnalisation, c'est même une tendance lourde du marché», observe Fabrice Landeloos. «Les clients peuvent venir avec un croquis et nous leur donnons vie grâce au Dao (dessin assisté par ordinateur). Tout est envisageable.» Parmi les grandes tendances du moment, les abris de jardin font toujours recette. «Mais il ne s'agit plus des constructions sommaires d'autrefois. On parle d'abris de jardin haut de gamme qui peuvent éventuellement être dotés de double vitrage.» Et les gens sont visiblement prêts à y mettre le prix: «très récemment, nous avons vu débarquer un jeune couple qui n'a pas hésité à consacrer 8.000 euros pour un abri de jardin!», explique un Fabrice Landeloos qui n'en revient toujours pas. L'entreprise propose aussi des piscines à ossature bois, lesquelles connaissent un grand succès. De fait, si on en croit les professionnels, en matière d'aménagements extérieurs, la pièce d'eau reste la pièce maîtresse du jardin. «Et une piscine à ossature bois, hors-sol ou semi-enterrée pour que le bois soit visible, ajoute une indéniable plus-value esthétique à ce produit.» Et puis il y a les terrasses en bois, toujours très en vogue. «Nous ne vendons pas directement ce type de produit, mais comme nos clients sont demandeurs, nous nous sommes associés à un atelier de fabrication, les Ateliers Botton à Assesse, avec lesquels nous travaillons en parfaite complémentarité. De cette manière, nous pouvons vraiment proposer tout ce que les gens recherchent pour aménager le jardin et les abords de la maison.»

La qualité comme fil conducteur

Outre une équipe de menuisiers expérimentés, Broers Bois dispose de son propre autoclave pour le traitement du bois sous pression. C'est actuellement le procédé le plus efficace et le plus durable pour protéger les bois contre les agressions biologiques (insectes, champignons,') responsables de la détérioration du matériau. L'autoclave  permet d'agir jusqu'au c'ur du bois, à  la différence du trempage qui n'agit qu'en surface. Les bois sont insérés dans un caisson (l'autoclave, d'où le nom) où on fait le vide d'air. Un produit de traitement répondant aux normes européennes est inséré dans le caisson. On met alors le caisson sous pression pour faire pénétrer le produit en profondeur dans le bois.

«Cet autoclave constitue un investissement important, mais il nous permet de prolonger la durée de vie du bois en extérieur. Il permet aussi d'utiliser les bois de nos régions dont la durabilité naturelle est souvent moindre que celle des essences exotiques qui, dans un passé récent, étaient presque toujours privilégiées pour des applications extérieures». Un investissement qui est parfaitement en phase avec le désir des nouveaux repreneurs de tout miser sur la qualité et la durabilité des produits proposés. «Si le secteur de l'aménagement extérieur est en plein boom, il est aussi terriblement concurrentiel. Et, dans ce domaine, nous sommes en concurrence directe avec les grandes surfaces de bricolage qui peuvent évidemment proposer des produits à des prix sur lesquels nous ne pouvons pas nous aligner. Mais il ne s'agit pas non plus de la même qualité. Or, en presque une année d'activité depuis que nous avons repris l'entreprise, nous avons pu constater qu'il existait une clientèle importante désireuse d'investir dans des produits qualitatifs et à y mettre le prix. Et puis, comme je le dis souvent: si on coûte deux fois plus cher mais qu'on dure six fois plus longtemps, nous restons toujours trois fois moins cher». Cqfd.

Des débouchés parfois inattendus

Si la clientèle privée constitue l'essentiel des débouchés de l'entreprise, elle fournit également ses produits à des clients publics. «Une école vient ainsi de nous commander un assortiment complet de jeux d'extérieur pour aménager la cour de récréation.» Dans un autre registre, Broers Bois a également fait parler d'elle quand la Croix-Rouge lui a récemment passé commande pour la construction d'une dizaine de chalets en bois destinés à loger les nombreuses familles de réfugiés en attente d'un abri. «Il y a cinq ans, Michel Broers avait déjà livré des chalets sur le site de la Croix-Rouge à Bierset, via un revendeur. Il a alors conçu des plans pour rendre ces constructions en bois habitables», explique Fabrice Landeloos. C'est via ce même revendeur que passe la Croix-Rouge pour faire face à la situation de crise migratoire. «Plus que des chalets, il s'agit ici de dortoirs, car nous installons uniquement des lits et une prise, mais pas d'autres aménagements. Nous utilisons la même technique de fabrication que nos autres réalisations du même type, mais avec un bois plus épais et en prévoyant des espaces pour les raccordements. Nous ajoutons des planchers isolés en dessous et des couvertures au niveau du toit.»

Adie Frydman

www.broers-bois.be