Attec: un nouveau départ et une longueur d'avance

En 1988, les 3 frères Vangaever, soucieux de vendre plus facilement leurs équipements à l'étranger, créent la société Attec. Ce sont les balayeuses ouvertes pour chargeuses compactes qui, les premières, s'imposent hors de nos frontières si bien qu'en 1993, le bureau de vente Attec Espanja voit le jour.

Les années suivantes connaissent quelques changements familiaux de direction jusqu'en octobre 2014 qui scelle la vente de la société à Dries Vangaever. Celui-ci reprend aussi, en mai dernier, la division de la société Vangaever qui produit les attachements, soit les machines, le personnel et les locaux. Parallèlement, le nouveau patron cède ses parts dans Vangaever (activités Bobcat) à Luc et Bruno Vangaever tandis que les activités Bobcat sont transférées à Waregem.

Nouveau départ

Compte tenu de ces évolutions, 2015 peut donc être vu comme un nouveau départ pour Attec, y compris au niveau de la gamme avec une nouvelle ligne de grappins et fourches, de dessoucheuses, de rotobroyeurs plats et de «rotocultivators». Et le nouveau dirigeant ne compte pas s'arrêter en si bon chemin puisqu'il recherche de nouvelles applications et a investi dans un équipement de découpe à plasma.

En fait, Vangaever distribue les machines Bobcat depuis 1977 et lance sa propre production de godets de terrassement et de fourches à fumier un an plus tard. Les clients étaient en effet insatisfaits des délais de livraison trop longs pour faire venir ces accessoires des Etats-Unis. La même année, l'entreprise réalise aussi ses premiers godets sur mesure pour ses clients ayant des besoins spécifiques.

'Sous-traiter la production ne permet plus d'avoir un contrôle complet sur la qualité alors que cette dernière est justement un de nos points forts'.

Le premier godet d'alimentation ' qui est encore aujourd'hui un des accessoires les plus populaires dans l'agriculture - pour chargeuses compactes suit en 1979 et, deux ans plus tard, la société produit des attachements pour d'autres marques. Ce qui fait qu'elle dispose aujourd'hui de plus de 2.000 plans différents de systèmes qu'elle a produits pour toutes les marques et toutes les machines, de la plus vieille à la plus récente.

Le premier marteau hydraulique apparaît en 1983, monté, une fois de plus, sur une chargeuse compacte. Dries Vangaever se souvient: «nous avions dû monter un refroidisseur d'huile externe sur le marteau lui-même parce que les machines n'avaient pas une capacité suffisante. Une conséquence directe de ce dispositif est qu'à partir de ce moment-là, bon nombre de fabricants de machines se sont rendus compte qu'ils devaient produire des engins avec davantage de capacité hydraulique et un meilleur système de refroidissement pour en faire des porte-outils complets.» Et Dries Vangaever sait de quoi il parle, lui qui a attrapé le virus du métier lorsqu'il a effectué son premier job étudiant à 14 ans sur une ligne de montage d'accessoires en 1989. En 1993, il entrait dans la division service de Vangaever.

Trois piliers

Les accessoires de la société sont alors très prisés. Le brevet de sa pince à pavés est vendu à une entreprise wallonne et ces outils ont ensuite tracé leur chemin en Allemagne; les brevets des balayeuses ouvertes avec bacs sont vendus à Bobcat qui, depuis, a fait des balayeuses un des accessoires les plus vendus pour les chargeuses compactes. Par la suite, la gamme s'est étendue aux accessoires pour chariots élévateurs et téléhandlers parallèlement au réseau mondial de distributeurs.

La force d'Attec repose sur 3 piliers: un solide savoir-faire, des produits de qualité et un bon service. Ce dernier est un atout primordial à l'étranger car en Belgique, nous sommes habitués à avoir un SAV bien organisé, explique Dries Vangaever. Qui ajoute qu'une équipe commerciale efficace est aussi un plus: un client qui commande une pièce par téléphone ou par mail reçoit une offre dans l'heure.

Mutations

En fin connaisseur du secteur, Dries Vangaever constate aussi diverses évolutions. «Les machines compactes gagnent en capacité hydraulique. Elles sont relativement petites et donc faciles à transporter, mais elles doivent être de plus en plus polyvalentes. Le même scénario prévaut pour les chargeurs articulés, les mini-pelles et certainement pour les chariots élévateurs. Avant, ces derniers étaient essentiellement vendus aux agriculteurs, mais ils sont devenus aujourd'hui des porte-outils complets. En principe, cette évolution est positive, mais les clients ne doivent pas oublier que toute machine a ses limites de capacité hydraulique. Autrement dit, ce sont les attachements qui font la machine et non l'inverse», précise-t-on chez Attec

Sur mesure

Pour Dries Vangaever, Attec peut et doit encore grandir, mais pas à n'importe quel prix. «Mon ambition n'est pas de devenir le plus grand producteur d'accessoires. En tant que fabricant indépendant, nous restons attachés à une production sur mesure et sur commande. Nous n'avons pas de stock de produits standard, mais nos délais de livraison sont très courts, environ 3 jours ouvrables pour la Belgique par exemple. Pour l'étranger, nous tournons généralement autour des 2 semaines, soit nettement moins que nos concurrents. Donc, chez nous, pas de produits standard en grande série, d'autant que les coûts salariaux belges sont trop élevés pour ce genre de production. Et sous-traiter la production ne permet plus d'avoir un contrôle complet sur la qualité alors que cette dernière est justement un de nos points forts», conclut Dries Vangaever.

Universalité

Attec planche sur un kit qui permet d'utiliser chaque accessoire avec chaque machine, qu'elle soit électrique ou hydraulique et quelle que soit la marque. Un tel dispositif serait idéal pour les loueurs, mais aussi pour les entrepreneurs. «Si vous possédez deux machines de marque différente, il faut souvent avoir un accessoire pour chacune d'elle pour remplir les mêmes tâches car les commandes ne sont pas compatibles. Avec notre kit et éventuellement un nouveau joystick, nous pourrions éviter ce désagrément et permettre aux entrepreneurs d'être plus flexibles», assure Dries Vangaever.